Liberty Aluminium Dunkerque : achat et première grève23/01/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/01/2634.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Liberty Aluminium Dunkerque : achat et première grève

La vente de l’usine Aluminium Dunkerque par le groupe minier Rio Tinto au groupe Liberty House a finalement eu lieu fin décembre 2018.

La vente devait se faire au printemps 2018, mais une grosse panne électrique a mis à l’arrêt pendant plusieurs mois des dizaines de cuves à l’Électrolyse. La production d’aluminium n’a retrouvé son rythme de 270 000 tonnes par an qu’à l’automne. L’usine rapporte à nouveau d’importants bénéfices : 90 millions d’euros en 2017 produits par 600 salariés.

Sur les 500 millions de dollars de l’achat, Liberty House n’apporte qu’un quart de la somme. Les 375 millions empruntés sur cinq ans doivent être remboursés en prenant sur les profits à venir de l’usine. D’autant plus que Liberty House s’est aussi porté acquéreur de plusieurs usines sidérurgiques d’ArcelorMittal et a besoin d’argent.

Dans ce contexte, lors des négociations salariales annuelles obligatoires (NAO), la nouvelle direction a proposé 40 euros pour les travailleurs, avec 0,4 % d’augmentation individuelle au mérite. Elle a refusé de verser une prime gilets jaunes et d’augmenter la prime de transport. Elle a surtout mis en avant ses propres exigences : mise en place d’une journée de carence, davantage de contrôle du badgeage, mise en place de piquets de sécurité tenus par les salariés en cas de grève, etc.

Le 17 janvier au soir, au cours de la première assemblée d’une équipe d’ouvriers, une majorité a décidé de débrayer pour la nuit. Devant la tenue d’une assemblée réunissant l’équipe du matin et les travaileurs de jour qui étaient dans le même état d’esprit, la direction a avancé une réunion prévue. Elle y a annoncé qu’en plus d’un minimum de 40 euros il y aurait 0,6 % d’augmentation individuelle, avec un minimum de sept euros. Elle a annoncé aussi l’augmentation de la prime transport de 5 %, une prime gilets jaunes de 500 euros, le paiement des jours de grève et des heures passées en assemblée générale. Et plus question des remises en cause des conditions de travail.

L’argent, le patron en trouve pour une augmentation des salaires quand ses profits sont menacés par une grève.

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