Grands patrons à Versailles : Macron parmi les siens23/01/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/01/2634.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grands patrons à Versailles : Macron parmi les siens

Lundi 21 janvier, pour la deuxième année consécutive, le président Macron recevait au château de Versailles 150 patrons de grandes entreprises mondiales en route pour le sommet de Davos.

Après un déjeuner avec le Premier ministre dans la galerie des Batailles, des rencontres privées l’après-midi étaient proposées avec les ministres, les cadres de la haute administration ou les présidents de régions, dans de petits salons. Enfin le repas du soir dans la galerie des Glaces fut animé par le maître de cérémonie Macron. Tous ces prétendus serviteurs de l’intérêt général ont été aux petits soins pour satisfaire au moindre désir du gotha du business mondial.

C’est un plaisir de vous recevoir”, a ainsi lancé le président des super-riches aux patrons de Microsoft, Snapchat et Uber, des banques JP Morgan ou HSBC, d’Ikea, d’Alibaba ou encore d’ArcelorMittal. Une joie non feinte, exprimée devant cette brochette richissime d’exploiteurs, de licencieurs, de spéculateurs et de fraudeurs fiscaux de calibre international.

Macron tenait à les rassurer. Malgré la crise des gilets jaunes et l’annonce de la future taxe Gafa d’un montant dérisoire, la France reste un pays où la grande bourgeoisie peut continuer à faire des affaires florissantes. Le gouvernement n’a effectivement pas ménagé sa peine depuis l’année dernière en matière de cadeaux au grand patronat : doublement du montant du CICE, mise en place de la flat tax pour les gros salaires, réduction de l’imposition sur les bénéfices et mille autres mesures, comme la destruction du Code du travail ou la limitation des indemnisations des travailleurs licenciés illégalement.

À l’issue du grand raout royal, bien peu d’annonces concrètes. Il faut dire que celles de l’année dernière, de 3,5 milliards d’euros, cumulaient des promesses d’investissement étalées sur des années, et dont la réalisation se fait toujours attendre.

Les 600 millions d’euros d’investissements annoncés pour cette année sont du même acabit. La plupart concernent des extensions de site, comme AstraZeneca à Dunkerque, Mars à Haguenau ou encore Mikado à Cestas, qui étaient déjà prévues. Les rares allusions à des créations d’emplois ne les engagent pas plus que celles de l’année précédente. Ainsi le patron de Microsoft a annoncé son intention de créer un centre mondial de recherche en intelligence artificielle… d’ici à deux ans. Cette promesse est dans la droite ligne de celle de son rival Google qui, au même sommet en 2018, avait annoncé le même type d’investissement, et qui vient à peine de recruter quelques salariés.

Tout en réitérant en grande pompe son intention de continuer à servir avec zèle la grande bourgeoisie, Macron a osé un parallèle audacieux en prétendant qu’il s’inscrivait ainsi dans les préoccupations du mouvement des gilets jaunes pour valoriser les territoires. Pas sûr qu’il ait convaincu un seul gilet jaune avec ce genre de discours. En revanche, le président des super-riches est clairement apparu aussi comme le président des super-patrons.

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