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Leur société
Dassault et autres : et volent les milliards !
Il n’y a pas de cagnotte cachée, martèlent Macron et ses ministres. Mais ce mensonge ne vise que les travailleurs et les gilets jaunes qui n’y arrivent plus avec leurs salaires, retraites ou pensions. Ainsi, pour ne citer que le budget militaire, après un bonus de 1,8 milliard en 2018, il grimpe encore de 1,7 milliard en 2019 (+ 5 %).
Alors que le budget militaire frise les 40 milliards, le gouvernement et les députés ont déjà décidé qu’il croîtra de 3 milliards par an à partir de 2023. Et de ce côté-là il n’y a pas d’inquiétude à avoir : la ministre de la Défense, Florence Parly, sait quoi faire de tout ce pognon de dingue, comme dirait Macron.
C’est donc les mains pleines, selon le site du quotidien économique Les Échos, qu’elle est allée visiter l’usine Dassault de Mérignac en Gironde, le 14 janvier. Elle y a confirmé que l’État financerait à hauteur de 1,9 milliard la mise au point du Rafale nouvelle génération, dit standard F4. Verser des à-valoir conséquents sur les dépenses de développement d’avions de combat et d’autres engins de guerre est un des multiples moyens qu’a l’État de soutenir les industriels de l’armement par des fonds publics. Ainsi en 2014 le modèle précédent du Rafale, le standard F3 en cours de livraison à l’armée de l’air, avait fait l’objet d’un contrat de développement avec, à la clé, un milliard d’euros versés par l’État.
Le président de Dassault s’est, toujours selon Les Échos, félicité de cette démarche . Et il a bien des raisons d’afficher sa satisfaction, car la ministre a aussi annoncé une reprise des livraisons de Rafale F3 à l’armée jusqu’en 2021, plus le lancement d’un nouveau cycle de commandes de cet appareil (28 exemplaires à 78 millions d’euros de coût unitaire annoncé) sur 2022-2024.
Vantant le « saut technologique, industriel et stratégique » que représente le Rafale standard F4, ce super engin de mort volant, la ministre a souligné que, en versant généreusement au pot, l’État « tire l’innovation » : chez Dassault, bien sûr, mais aussi dans des grands groupes tels Safran, Thales et MBDA, fournisseurs d’équipements et d’armements du Rafale, ainsi que dans une ribambelle de leurs sous-traitants qui, il faut le souligner, n’ont rien à voir avec l’artisan du coin.
De l’argent, il n’y en a plus pour l’école, les hôpitaux, les transports et tous les services publics utiles à la population. Mais le gouvernement en trouve toujours pour gaver les Dassault et ses pareils du grand patronat, et ceci explique cela.