Amazon : profits d’un côté, destructions de l’autre17/01/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/01/LO2633.jpg.445x577_q85_box-0%2C37%2C746%2C1004_crop_detail.jpg

Leur société

Amazon : profits d’un côté, destructions de l’autre

Un reportage du magazine Capital a révélé que l’an dernier environ 3,2 millions de produits neufs ont été détruits par Amazon, parce qu’ils n’étaient pas vendus assez vite. Loin d’être accidentelle, il s’agit au contraire d’une pratique permanente dans ses cinq entrepôts.

Filmé en caméra cachée par un journaliste embauché comme manutentionnaire dans un de ces entrepôts, le reportage montrait comment, en neuf mois, près de 300 000 objets, machines à café, smartphones, tablettes et même des couches, avaient déjà fini à la benne.

Amazon loue sa plateforme et des espaces de stockage à des entreprises partenaires, situées bien souvent en Asie. Or le coût de location passe de 23 euros le mètre carré au départ à 500 euros au bout de six mois et 1 000 euros au bout d’un an. Face à ce racket, plutôt que de rapatrier la marchandise invendue au bout de quelques semaines ou mois, les fournisseurs demandent donc à Amazon de la détruire.

C’est ainsi que des produits de consommation courante, parfois inaccessibles à des familles ouvrières, traversent les océans pour directement finir en incinérateur ou dans ces centres d’enfouissement.

Un syndicaliste CGT indiquait au journal Le Monde qu’avec le doublement des surfaces d’Amazon en 2019 il fallait s’attendre à 6 millions d’objets détruits cette année.

Devant le bruit soulevé, la secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique, Brune Poirson, a promis une loi pour interdire ce genre de pratique, aujourd’hui tout à fait légale, et menace de sanctions.

Mais l’absurdité à la fois économique, sociale et environnementale du comportement d’Amazon est à l’image du fonctionnement irrationnel du système capitaliste, qui produit à la fois pénurie et misère à un pôle, et surproduction, gaspillage et destruction à l’autre. En concentrant la consommation, la multinationale ne fait que concentrer les tares mêmes du système.

Techniquement, l’humanité a aujourd’hui les moyens de recenser d’une part les moyens de production matériels et humains, et d’autre part tous les besoins à satisfaire. Et organiser rationnellement l’économie en visant à satisfaire les besoins présents et futurs de l’humanité, tout en économisant le travail humain et les ressources de la planète, est indispensable. Mais cela est incompatible avec la recherche du profit inhérente au capitalisme, qui gaspille des ressources humaines et naturelles pour produire toujours plus de misère et de chaos.

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