Pour ces conducteurs, le travail est difficile, avec des arrêts fréquents et beaucoup de voyageurs, sans qu’un contrôleur soit systématiquement présent à bord pour les aider. Chaque année, dans la période précédant le 8 décembre, jour de la fête des Lumières à Lyon, qui draine beaucoup de monde, les discussions sur la nécessité de se défendre et de faire grève émergent. Cette année, avec la petite équipe militante constituée lors du mouvement de grève du printemps dernier, les conducteurs du tram-train sont passés aux actes.

Une grève reconductible a donc commencé le jeudi 6 décembre, avec une assemblée générale quotidienne où chacun peut s’exprimer. Elle est bien suivie : moins de 6 % des trains roulaient le 6 décembre, et lundi 10 décembre la grève était toujours suivie par 70 % des conducteurs. Ils dénoncent les tentatives à venir de privatiser cette ligne mais aussi et surtout les bas salaires, revendiquant l’augmentation d’une prime.

Au même moment, vendredi 7 décembre, les conducteurs de TER de la région étaient appelés à la grève par les syndicats, pour se réunir et discuter de la façon de s’opposer à la remise en cause des accords locaux, souvent arrachés après des grèves et améliorant les conditions de travail. Environ 58 % des conducteurs étaient en grève.

La direction de la SNCF est à l’offensive. Elle dégrade les conditions de travail, multiplie les suppressions de postes, comme dans les guichets qui étaient eux aussi appelés à la grève le 7 décembre. Comme le montrent ces mouvements, bien des cheminots n’ont pas l’intention de se laisser faire.