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Leur société
Gilets jaunes : le recul du gouvernement
Après avoir tergiversé pendant trois semaines, prétendu qu’il garderait le cap, affirmé qu’il travaillait pour les générations futures et la planète, le gouvernement a dû se résoudre à reculer devant le mouvement des gilets jaunes.
Mardi 4 décembre, pour tenter de se sortir de la crise, Édouard Philippe a annoncé un report de six mois des augmentations prévues des carburants au 1er janvier prochain ; le report de l’alignement du prix du gazole sur celui de l’essence, ainsi que celui des nouveaux contrôles techniques ; le gel du prix du gaz et de l’électricité jusqu’au printemps. Même si ces mesures sont ridiculement insuffisantes, au regard des nécessités et des revendications exprimées par le mouvement, il s’agit bien d’un recul et donc d’un succès politique pour les gilets jaunes.
En fait le gouvernement veut se donner du temps, dans l’espoir que le mouvement va s’épuiser ou perdre son soutien populaire. Mais rien ne dit que son opération va réussir. En durant et en s’organisant, le mouvement des gilets jaunes a élargi ses revendications et commencé à poser les vraies questions, et notamment celles du pouvoir d’achat, des salaires, pensions et retraites, ou de la dégradation des services publics. Le recul tardif du gouvernement devant le mouvement, assorti de minables propositions, suffira-t-il à mettre un coup d’arrêt, ou au contraire contribuera-t-il à l’encourager à s’élargir et à s’approfondir ?
En tout cas, les gilets jaunes interrogés affirment déjà avec raison que Philippe n’a fait que reporter des augmentations prévues, alors qu’il s’agit de donner aujourd’hui au monde du travail ce à quoi il a droit : les moyens de vivre décemment. La goutte d’eau s’est évaporée, reste le vase, et il est toujours plus que plein !