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Leur société
Autoroutes : bonne affaire pour les concessionnaires
L’État est en négociations avec les sociétés autoroutières. En échange de la prolongation de leurs concessions, elles proposent de se charger de l’entretien de 200 à 300 kilomètres de routes à quatre voies sans péage, rocades ou accès des grandes villes, dont l’état se dégrade de fait dangereusement.
L’État devrait être intéressé par la proposition. Ces routes ainsi ne lui coûteraient plus rien et il pourrait réduire encore les fonds consacrés à l’entretien du réseau routier.
De l’autre côté, le prolongement des concessions est le sport favori des sociétés autoroutières, Vinci, Eiffage et Albertis. En août dernier, elles ont encore obtenu en moyenne deux ans d’exploitation supplémentaire des péages. En 2016, le journal Le Parisien calculait que la prolongation de ceux-ci couvrirait plus de quatre fois le coût des travaux qu’elles effectuent.
D’ailleurs ces travaux d’entretien eux-mêmes rapportent gros. Vinci et ses collègues les confient à leurs filiales spécialisées dans les travaux publics. En plus des profits courants, c’est sans doute l’occasion de profitables surfacturations et combines internes. C’est pourquoi les compagnies ont déjà accepté d’assurer la gestion de 9 000 kilomètres de routes nationales.
La prise en charge de l’entretien de certaines routes par Vinci et Cie revient à une privatisation d’une partie des services de l’État. L’entretien en sera-t-il meilleur ? En tout cas, il coûtera bonbon aux usagers et contribuables.