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PSA – Saint-Ouen : la fermeture est annoncée
Lundi 12 novembre a été lue aux salariés du site PSA de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, une lettre émanant du directeur du projet CHU Grand Paris Nord, dans laquelle ce responsable de l’AP-HP explique que le terrain de PSA a été choisi pour construire un grand hôpital. Cette annonce arrange bien la direction.
En effet, depuis octobre 2017, la fermeture de l’usine PSA – Saint-Ouen a été annoncée, sans le dire formellement, par le nouveau directeur qui a parlé à l’époque de « décroissance pilotée ». Le projet de construction d’un grand hôpital en remplacement des hôpitaux Bichat et Beaujon n’est apparu que par la suite, car il était auparavant prévu sur un autre terrain, qui maintenant ne conviendrait plus.
La direction a le culot de mettre en avant ce projet de grand hôpital comme d’intérêt public, alors qu’en réalité, il y aurait un tiers de lits en moins pour les malades dans le nouvel établissement.
Depuis son annonce de décroissance pilotée de l’usine, la direction n’a eu de cesse de souffler le chaud et le froid. Aux syndicats qui lui posaient des questions lors des réunions du comité d’entreprise ou des délégués du personnel, il était répondu plus ou moins clairement qu’il n’était pas question de fermeture. Par contre, dans les ateliers, l’encadrement soufflait aux ouvriers qu’il était sûr que l’usine allait fermer et qu’il fallait penser à aller ailleurs.
PSA s’est offert les services d’un cabinet de placement, Altedia, comme elle l’avait fait avec Sodie lors de la fermeture de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois. Les salariés sont depuis plusieurs mois poussés à aller voir Altedia pour trouver du travail. À tel point que certains jours, on pouvait se demander si l’on était à PSA ou à Pôle emploi !
La direction, à force de pressions et de propositions, a réussi à faire partir de l’usine une quarantaine de salariés depuis un an, sur les 340 concernés par la fermeture. Elle souhaite ainsi vider l’usine petit à petit, sans faire de vagues. Mais ça ne marche pas car la plupart des salariés tiennent pour le moment à leur poste.
Avec l’expérience des anciens salariés de PSA – Aulnay, dont certains travaillent maintenant à Saint-Ouen, beaucoup sont conscients qu’Altedia n’est là que pour servir d’alibi à une direction qui veut sembler s’occuper de l’avenir de ses salariés, alors qu’elle est plus préoccupée par ses profits.
Dès le début, face à l’annonce de décroissance pilotée, des salariés se sont mobilisés pour obtenir des explications de la part de la direction et mettre en avant des revendications quant à leurs conditions de départ de l’usine ou en préretraite, ou bien de mutation dans une autre usine du groupe. Le but est que personne ne reste sur le carreau, que chacun ait la solution qui lui convienne.
Face à ces revendications, la direction ne propose pour le moment pas grand-chose, si ce n’est les mesures de son plan de départ volontaire, appelé DAEC, qui ne satisfont personne. Beaucoup d’ouvriers dans cette usine sont conscients que PSA a de l’argent et pourrait largement satisfaire toutes les revendications. Pour l’année 2017, ses bénéfices nets se montent à près de 2 milliards d’euros, sans compter l’argent qui va être récupéré grâce à la vente du terrain de Saint-Ouen.
Maintenant que les choses sont claires pour ce qui concerne la fermeture de l’usine, les salariés n’ont plus de doute, la seule solution pour eux est de se mobiliser tous ensemble pour que cette fermeture ne se fasse pas à leur détriment.