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- Lutte ouvrière n°2620
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Leur société
Droits des femmes : un combat de longue haleine
Jeudi 4 octobre, a eu lieu le procès de l’agresseur de Marie Laguerre, étudiante violemment giflée en pleine rue à Paris par un homme auquel elle avait osé répliquer « Ta gueule ! » alors qu’il la regardait en faisant des bruits sales et répugnants.
L’agresseur a été condamné à six mois de prison ferme, à payer une indemnité de 2 000 euros et à suivre, à ses frais, un stage de sensibilisation aux violences sexistes.
Marie Laguerre a pu porter plainte et avoir gain de cause parce qu’elle a eu le soutien des témoins – hommes et femmes – de la scène, mais aussi celui du gérant d’un bar, qui a mis à sa disposition la vidéo prise par sa caméra de surveillance, et celui de près de 80 000 signataires de la pétition en ligne qu’elle a lancée, consciente que « cette humiliation et ce coup ne sont pas une affaire personnelle, mais un fait de société ».
Mais la défense de son agresseur qui, au procès, a nié être sexiste et prétendu avoir initialement adressé « un compliment » à la jeune femme avec ses bruits de langue ; les propos de son avocate, qui a minimisé la gravité de la gifle ; ou encore les nombreuses insultes ou menaces de viol ou de mort reçues par Marie Laguerre sur les réseaux sociaux : tout, dans cette affaire, montre que de tels comportements sont largement partagés et considérés comme normaux.
Dans sa pétition, Marie Laguerre dénonce les mesures dérisoires prises par le gouvernement, le manque de moyens des associations féministes et le manque de formation des professionnels (policiers, médecins du travail, infirmières scolaires) susceptibles d’intervenir en cas de violences sexistes.
Elle prône à juste raison l’éducation des garçons et des filles, dès l’école, à l’égalité entre les sexes.
Pour apprendre aux hommes à ne pas se sentir tous les droits sur les femmes et à ne pas les voir comme des objets de convoitise ou des êtres inférieurs, il y a en effet du travail.
En fait, c’est toute la société qu’il faut transformer avec l’exploitation qui est à sa base, entretenant les inégalités, le mépris et les rapports de domination.