Le bilan des gouvernements du PT10/10/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/10/2619.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Le bilan des gouvernements du PT

Créé en 1980 pour contester la dictature militaire, le Parti des travailleurs (PT) brésilien a été longtemps dirigé par Lula, ouvrier métallurgiste et syndicaliste ayant mené des grèves importantes. Les travailleurs, et plus largement la population pauvre, pouvaient se reconnaître dans ce travailleur, qui avait connu la faim dans son enfance et avait commencé à travailler à 14 ans.

Au pouvoir de 2003 à 2016, le PT a d’abord bénéficié d’une conjoncture favorable à l’économie brésilienne, grâce aux prix élevés des productions agricoles et minérales qu’elle exporte. Le gouvernement du PT a pu alors satisfaire en partie les espoirs de ceux qui l’avaient porté au pouvoir. Le PT a eu les moyens de financer des aides sociales à des millions de familles pauvres en soulageant un peu leur misère, tout en laissant les propriétaires terriens et les capitalistes, véritables maîtres de l’économie, continuer de s’enrichir. Cette période faste du PT au pouvoir vaut aujourd’hui encore à Lula, bien qu’emprisonné pour corruption et empêché de participer à l’élection présidentielle, une popularité importante dans les milieux populaires.

En fait, Lula puis Dilma Rousseff, qui lui a succédé à la présidence en 2011, ont gouverné pendant douze ans en alliance avec les partis traditionnels des classes privilégiées. Sous leur présidence, le PT a trempé lui aussi dans la corruption, en participant aux combines habituelles qui marquent la politique brésilienne.

L’électorat du PT lui-même a fini par en être choqué, d’autant plus qu’il y a quatre ans l’économie du pays a commencé à entrer en récession. Le chômage s’est envolé, la misère s’est étendue. Pour un parti comme le PT, qui n’a jamais été autre chose qu’un parti réformiste, il ne pouvait être question de prendre les mesures qui auraient été nécessaires pour faire payer la crise aux profiteurs capitalistes. Ce sont les classes populaires qui ont subi celle-ci de plein fouet.

Les concurrents traditionnels du PT, les politiciens du centre et de la droite, ont alors pu démettre Dilma Rousseff de la présidence, en s’appuyant sur le mécontentement grandissant d’une petite bourgeoisie se sentant de plus en plus déclassée. Depuis deux ans, Michel Temer, que Dilma Rousseff avait choisi comme vice-président avant qu’il ne la trahisse, dirige le pays. Cet homme de droite corrompu n’a évidemment apporté aucune solution aux problèmes de la population. La crise économique a ainsi eu pour effet de discréditer successivement toutes ces forces politiques, ouvrant la voie au démagogue d’extrême droite Bolsonaro.

Au premier tour de l’élection présidentielle, Haddad, le candidat du PT, a perdu douze millions de voix par rapport au résultat de Dilma Rousseff en 2014, qui en avait déjà perdu plus de quatre millions par rapport à 2010. L’espoir que le PT a un temps soulevé s’est évanoui dans sa gestion loyale du capitalisme brésilien.

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