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Leur société
Happychic : licenciements programmés
Happychic, la société qui détient les marques d’habillement Jules, Brice, Bizbee et la Gentle Factory, a annoncé le 11 septembre un plan de licenciements : 88 fermetures de magasins sont prévues, avec 460 suppressions de postes, principalement dans les enseignes Jules et Brice.
Pourtant, Happychic n’est pas un petit commerçant menacé par la dégringolade du secteur de l’habillement. Il possède 734 magasins, dont 629 en France, avec 3 191 employés. Le chiffre d’affaires communiqué par la direction fin 2017 était de 673 millions d’euros TTC et, d’après les chiffres fournis au fisc, elle a toujours été bénéficiaire.
Mais surtout Happychic appartient au groupe Mulliez, c’est-à-dire qu’il n’est qu’une petite chose parmi des dizaines d’autres enseignes du groupe, aux côtés de Leroy-Merlin, Auchan, Saint-Maclou, Décathlon, Kiabi, Alinéa, Grand Frais, Phildar, Picwic... L’entité qui chapeaute les intérêts du groupe familial, l’Association familiale Mulliez (AFM), dégage chaque année des bénéfices considérables et permet à cette famille d’être la troisième fortune de France, avec un patrimoine de 26 milliards d’euros.
Le chiffre d’affaires du groupe est estimé à 80 milliards annuels, et il compterait au total environ 500 000 salariés, mais c’est à peu près tout ce que l’on sait. Les journaux soulignent que le groupe aime le secret et l’opacité. Par exemple, il n’est pas coté en Bourse. Il multiplie les ramifications et les holdings intermédiaires en Belgique, au Luxembourg ou aux Pays-Bas, les structures complexes, les optimisations fiscales à la limite de la légalité.
Les pratiques du groupe Mulliez concernant Happychic, séparer les salariés dans de multiples sociétés, ne pas reclasser les licenciés, prévoir des indemnités de licenciement minimales, sont dans la même ligne de recherche du profit maximum. Elles sont inadmissibles.