Alstom – Belfort : le patron reconnu responsable de deux décès12/09/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/09/2615.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom – Belfort : le patron reconnu responsable de deux décès

Deux travailleurs d’Alstom à Belfort sont morts il y a cinq ans, suite des maladies liées à l’amiante, dont l’origine professionnelle a été reconnue.

Les familles des victimes avaient attaqué Alstom au TASS (tribunal des affaires de Sécurité sociale) pour faire reconnaître la faute inexcusable de l’employeur. Il y a quelques mois, le verdict est tombé : Alstom était condamné à verser des indemnités pour dommages et intérêts aux familles de ces travailleurs et reconnu coupable pour faute inexcusable.

L’amiante a été utilisé massivement dans tous les ateliers d’Alstom Belfort, sans protection, sans que les travailleurs soient prévenus. Depuis 2007, le site Alstom de Belfort a été reconnu par le ministère du Travail comme site amianté, donnant la possibilité à beaucoup de travailleurs de partir plus tôt en retraite.

Un des travailleurs décédés avait travaillé dans l’atelier d’isolation haute tension (IHT) où en 1996 avait éclaté une grève pour refuser l’utilisation d’isolants amiantés. Cette grève s’était conclue avec le remplacement de l’amiante par un autre isolant. Mais les ouvriers de ce secteur s’étaient aperçus qu’en 1993 le patron leur avait fait isoler le même type de barres avec de l’amiante, sans protection, sans respecter la législation pourtant peu contraignante.

Une trentaine de ces salariés avaient alors attaqué Alstom au tribunal des prud’hommes pour non respect de la législation et ils avaient obtenu la condamnation de l’employeur. En 1997, suite à la mort ou à la maladie de plusieurs travailleurs d’Alstom Belfort, une plainte au pénal a été déposée, mettant en cause les pouvoirs publics pour avoir couvert les industriels utilisant l’amiante.

Depuis 21 ans, cette plainte est restée lettre morte. D’autre part, depuis quatre ans, 1 600 travailleurs du site sont aux Prud’hommes en vue d’obtenir des indemnités au titre du préjudice d’anxiété. La direction a tout fait pour faire traîner cette procédure. Sans commentaire.

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