Aide au développement : au profit des capitalistes français12/09/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/09/2615.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Aide au développement : au profit des capitalistes français

Début septembre, Macron, par la bouche du ministre des Affaires étrangères Le Drian, a annoncé une augmentation d’un milliard d’euros de l’aide publique au développement apportée par la France aux pays pauvres.

Cette annonce faite en grande pompe reprend une promesse du candidat Macron sans y correspondre car, même ainsi, elle n’arrive pas au 0,7 % du PIB promis. Ce qui est nouveau aussi, c’est la promesse de multiplier les dons plutôt que les prêts, en particulier aux pays dits du G5 Sahel, c’est-à-dire ceux dans lesquels l’armée française intervient depuis 2013.

Loin d’être une aubaine, ce milliard pourrait s’avérer un cadeau empoisonné. En effet, l’aide publique au développement est en fait un des biais par lesquels le capitalisme français maintient sa domination, en particulier en Afrique.

Cette aide a toujours été utilisée pour favoriser des groupes capitalistes français en alimentant la corruption des régimes alliés de la France. Sous forme de prêts à l’investissement, toujours conditionnés, elle a servi de paravent à des projets inutiles pour les populations locales mais rentables pour des industriels d’ici. Elle a même été un des facteurs de l’endettement de bien des pays. Certains se sont ainsi vu non seulement pourvus de constructions absurdes, nommées des “éléphants blancs” en Afrique, mais étranglés par le remboursement de ces prêts et des intérêts afférents.

Le gouvernement parle de dons et non de prêts, mais comme toujours il s’apprête à gérer les sommes de l’aide dans la plus grande opacité. Rien ne permet donc de croire que le fonctionnement de ce système bien huilé depuis des décennies va changer. D’autant plus que, si ces sommes sont ridicules au vu des besoins des populations, qui de toute façon n’en voient jamais la couleur (146 milliards pour 150 pays), elles le sont moins pour les Bouygues, Dassault et Bolloré qui les récupèrent en bout de course.

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