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Palestine : la violence et le mépris de Trump
Les États-Unis ont annoncé vendredi 31 août la fin de leur participation à l’Unrwa, l’agence onusienne créée en 1949 pour répondre aux besoins des plus de 750 000 Palestiniens contraints de fuir leurs logements et leurs terres après la création de l’État d’Israël.
Aujourd’hui, 5,3 millions de personnes réparties entre la Jordanie, le Liban, la Syrie, la Cisjordanie et Gaza bénéficient de ce statut de réfugiés et l’Unrwa apporte une aide sous différentes formes à trois millions d’entre elles. Elle gère ainsi 711 écoles accueillant plus de 500 000 élèves et de nombreux centres médicaux. Elle emploie plus de 20 000 personnes dans la région, en majorité des Palestiniens, chaque salaire nourrissant des familles entières. Une partie des Palestiniens dépendent directement pour leur survie de l’aide alimentaire de l’Unrwa, en particulier dans la bande de Gaza, toujours soumise au blocus israélien.
Avec la décision des États-Unis, principal contributeur de l’Unrwa, « fin septembre, l’Unrwa n’aura plus un sou, y compris pour les écoles et les centres médicaux », a déclaré son porte-parole.
Tout en garantissant un soutien indéfectible à leur allié israélien, les prédécesseurs de Trump à la Maison-Blanche cherchaient tout de même à entretenir leur image de médiateur au Proche Orient, ne serait-ce que pour tenir compte des opinions publiques des États arabes alliés des États-Unis. En partie pour des raisons de politique intérieure, Trump a fait le choix d’apporter un soutien ouvert au gouvernement israélien de Netanyahou, l’encourageant ainsi à se montrer toujours plus intransigeant face aux revendications palestiniennes.
Les dirigeants israéliens ont toujours contesté l’existence de l’Unrwa, affirmant qu’il n’y avait pas lieu de considérer les Palestiniens comme des réfugiés et d’entretenir ainsi parmi eux la revendication d’un droit au retour sur les terres dont ils avaient été spoliés.
Depuis plusieurs mois, l’Autorité palestinienne refuse de participer à des simulacres de négociations tant il est évident que rien ne peut en sortir au vu de l’attitude provocatrice du gouvernement israélien. En réponse, pour faire plier les dirigeants palestiniens, Trump utilise le chantage économique avec tout le cynisme et la brutalité dont il est coutumier. En étranglant financièrement l’Unrwa, il va aggraver dramatiquement les conditions de vie de la population palestinienne.
Cette attitude ne peut qu’alimenter encore la révolte légitime des Palestiniens condamnés, pour des millions d’entre eux, à vivre depuis des décennies dans des camps de réfugiés.