Gare Saint-Charles – Marseille : la politique de la SNCF déraille29/08/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/08/2613.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Gare Saint-Charles – Marseille : la politique de la SNCF déraille

L’enquête est en cours concernant les causes du déraillement d’un TGV en gare de Marseille Saint-Charles vendredi 24 août. Déraillant à 27 km/h, soit en dessous de la limite autorisée de 30 km/h, trois voitures du TGV sont sorties de la voie sans qu’il y ait eu de blessés.

La fissure d’un rail a été constatée sans déterminer actuellement s’il s’agit de la cause immédiate de l’accident. Mais on sait déjà que ce n’est pas dû à un acte de malveillance. Mais quel que soit le résultat final des enquêtes, défaillance sur le matériel ou sur l’entretien, un train ne devrait de toute façon pas dérailler, et c’est bien la responsabilité de la SNCF qui est en cause.

Et si ce déraillement n’a heureusement pas fait de victime, les usagers en ont subi largement les conséquences. Ce n’est qu’au bout d’une semaine que la SNCF prévoit le rétablissement normal de la circulation.

Les travaux de relevage ont en effet nécessité de bloquer sept des seize voies de la gare. Si la direction de la SNCF a assuré la circulation des TGV, beaucoup de TER ont été annulés : il ne circulait que deux trains sur sept sur la ligne d’Avignon-Centre et seize sur trente-trois pour la ligne de Toulon. Ainsi les usagers du quotidien ont-ils été sacrifiés, d’autant plus que très peu de cars de substitution leur ont été proposés. La majorité de ceux-ci sont déjà en service sur la ligne d’Aix-en-Provence où des travaux – nécessaires de longue date – sont en cours.

Car, accident ou non, les 110 000 usagers quotidiens des TER subissent souvent des retards et des annulations de train, que ce soit pour cause de travaux, de pannes ou autres. Ainsi une panne électrique à Miramas, lundi 20 août, avait déjà perturbé le trafic pendant deux jours.

De fait, le réseau de la région Paca est âgé en moyenne de 33 ans, contre 31 en France et nécessiterait une remise à neuf. Mais ces travaux sont toujours remis à plus tard et les cheminots dénoncent la division par trois ou quatre de l’effectif des brigades d’entretien des voies.

Face à la recrudescence d’incidents et d’accidents sur le réseau ferroviaire, usagers et cheminots doivent au contraire imposer que leur sécurité passe avant la recherche de la rentabilité.

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