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Leur société
Plan antipauvreté : rien à en attendre
Interrogée par le Journal du Dimanche, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a confirmé que le plan antipauvreté serait dévoilé en septembre. Ce plan, évoqué par Macron dès sa campagne électorale, était initialement prévu pour avril.
Reporté une première fois, son annonce a encore été ajournée en juillet pour cause de Mondial de football. Les mesures d’allègement des impôts des ultrariches ont été prises par Macron sitôt élu. Celles qui concerneront la pauvreté, quelle que soit leur nature, sont manifestement moins urgentes.
Il faut dire que l’équation proposée à la ministre de la Santé et à celui des Finances est ardue. Il faudrait, sans dépenser un sou de plus et probablement même en dépensant moins, « diminuer les inégalités de destin ». C’est-à-dire, selon les mots de Buzyn, éviter que lorsqu’on « naît dans une famille pauvre, on le reste pendant des générations ».
C’est pourtant bien ce gouvernement, à la suite de tous les autres il est vrai, qui fabrique des pauvres à longueur de décret : en bloquant les salaires, en diminuant les allocations, en déremboursant les médicaments, en détruisant les services publics et, par-dessus tout, en aidant les patrons à licencier, à précariser, à diminuer la masse salariale. C’est bien ce gouvernement qui offre des centaines de milliards d’argent public aux capitalistes et trouve qu’on consacre « un pognon de dingue » à aider les familles populaires. C’est bien ce gouvernement qui prévient d’avance que, quoique la pauvreté progresse, il n’y consacrera pas un centime de plus et sans doute quelques millions en moins.
Alors, il n’y a pas besoin de sa publication, ou de son nouveau report, pour savoir ce que contient le plan antipauvreté : des mesures creuses, c’est certain, de nouvelles attaques contre les travailleurs, c’est probable.