De Le Pen à Macron : surenchère raciste04/07/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/07/2605.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

De Le Pen à Macron : surenchère raciste

Le 3 juillet Nicolas Bay, un dirigeant du RN, le parti de Marine Le Pen, a déversé à la radio ses idées crasseuses dénonçant l’afflux de prétendus « millions » de migrants qui devraient, selon lui, être reconduits dans les pays d’où ils partent, accusant les ONG de « complicité » avec les passeurs.

Nicolas Bay n’est pas le seul à tenir de tels propos. On peut même dire que les politiciens se bousculent pour renchérir sur le même thème réactionnaire.

Le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez prône également, comme l’eurodéputé RN, de « reconduire systématiquement dans leurs ports de départ les embarcations de migrants ». Quant à Macron, n’a-t-il pas déclaré le 26 juin : « Au nom de l’humanitaire, cela veut dire qu’il n’y a plus aucun contrôle. À la fin, on fait le jeu des passeurs en réduisant le coût du passage. » Le Conseil européen des 28 et 29 juin est allé dans le même sens, et l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, prolongement de l’agence Frontex du contrôle et de la gestion des frontières extérieures de l’espace Schengen, a également mis en cause certaines ONG. Elles sont accusées de provoquer un appel d’air parmi les migrants massés dans le nord de l’Afrique, et même d’être en contact avec les passeurs pour diriger les flux vers des secteurs maritimes moins contrôlés.

Cette campagne contre les ONG, et surtout, à travers elles, contre les migrants, fait de ceux-ci des boucs émissaires. « Commençons par nous occuper de nos pauvres avant de nous occuper de ceux des autres, ce n’est pas à la France de supporter le malheur des autres. » a déclaré le 29 juin le sénateur RN candidat à la mairie de Marseille, Stéphane Ravier, comme si les migrants étaient un obstacle à ce que des mesures soient prises en faveur des plus pauvres.

Ce lieu commun vise à tenter de détourner la colère de la population des vrais responsables de la misère et du chômage. Cette propagande de bas étage voudrait entraîner les travailleurs dans un piège.

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