Contrats aidés : un plan social passé sous silence04/07/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/07/2605.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contrats aidés : un plan social passé sous silence

D’après le projet de budget 2019, il est prévu de réduire le nombre d’emplois aidés de 200 000 à 100 000.

Tout confondu, ce sont un million deux cent mille personnes qui aujourd’hui occupent un emploi subventionné par l’État. Parmi elles, 200 000 disposent encore du contrat unique d’insertion ou de sa nouvelle mouture le Parcours emploi formation, ou encore d’un Emploi avenir, formule complètement abandonnée.

Ces emplois ne sont pas la panacée, un temps partiel payé au smic le plus souvent, sans perspective d’embauche, renouvelable une ou deux fois.

C’est entre autres cet argument qui sert à Macron pour justifier leur réduction. Il s’appuie aussi sur le fait que ces salariés ne retrouvent pas d’emploi pérenne dans la majorité des cas. En réalité, la réduction de ces emplois est avant tout dictée par la chasse aux économies sur les dépenses publiques. En fait, il s’agit là d’un plan social de grande ampleur. En 2016, le nombre de personnes concernées dépassait les 400 000. En quelques années ce sont donc plusieurs centaines de milliers de salariés qui se sont retrouvés au chômage avec un revenu souvent proche du RSA, le revenu solidarité activité.

D’autre part, partout le travail s’est intensifié. Que ce soit dans les écoles, les lycées ou les collèges, que les salariés embauchés en contrat d’insertion s’occupent de secrétariat, de ménage, d’accompagnement des enfants, ou d’espaces verts, les salariés embauchés comme fonctionnaires ou CDI qui restent se retrouvent à avoir perdu des collègues, mais à devoir faire la même quantité de travail. Il en est de même dans les hôpitaux, les associations, les mairies.

L’embauche des contrats aidés suppléait au manque de personnel ; aujourd’hui ils disparaissent et chacun doit courir un peu plus pour permettre le fonctionnement de ces services ou limiter leur dégradation. L’existence même d’associations est menacée.

Voilà où mène la politique d’un gouvernement qui répond avec empressement à l’avidité des riches au prix du désespoir d’une fraction de la population. Il faut lutter pour une embauche massive dans les services publics, à des conditions qui permettent de vivre et de sortir de l’insécurité du lendemain que l’on est en train d’imposer à toute la classe ouvrière.

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