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Leur société
Glyphosate : disparu des textes, pas des champs
Dans le projet de loi gouvernemental sur l’agriculture et l’alimentation examiné actuellement par les députés, il n’y a finalement pas un mot sur le glyphosate, un herbicide jugé dangereux et cancérigène, que le président Macron s’était pourtant engagé à interdire.
À la demande du gouvernement, tous les amendements des députés allant dans ce sens ont même été rejetés.
Pourtant, en novembre 2017, en opposition à la décision de l’Union européenne de prolonger l’utilisation du glyphosate pour cinq ans, Macron avait joué les gros bras en déclarant dans un tweet vouloir « prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans ».
Depuis, il n’y a eu aucun engagement écrit du gouvernement et le ministre de l’Écologie, Hulot, s’est déjà dit prêt à envisager des exceptions. Quant au ministre de l’Agriculture, il déclare régulièrement qu’il n’y aura « pas d’interdiction sans solution pour les agriculteurs ». Comme si d’ailleurs ce gouvernement se préoccupait en quoi que ce soit des petits paysans et des ouvriers agricoles, lui qui vient de bloquer l’augmentation du minimum de retraite des agriculteurs ! Il est encore plus clair quand il explique qu’il recherche une solution « avec les industriels ».
Alors, la promesse d’interdiction se flétrira-t-elle comme une mauvaise herbe aspergée de glyphosate ? On peut parier que ce gouvernement au service du grand patronat prendra comme d’habitude des mesures qui ne nuisent pas aux intérêts des gros céréaliers et des trusts de l’agrochimie. Hulot devra simplement avaler une couleuvre de plus. Mais n’en a-t-il pas l’habitude ?