Gaz et électricité : les requins23/05/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/05/2599.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Gaz et électricité : les requins

Depuis le 1er avril et la fin de la trêve hivernale, les fournisseurs peuvent à nouveau couper le gaz et l’électricité à ceux qui ne peuvent payer. L’an dernier, les premiers mois du printemps avaient été catastrophiques. Cette année, à cause du froid tardif et des factures en hausse, le nombre de coupures devrait encore augmenter.

En 2017, plus de 600 000 foyers avaient vu leur alimentation en gaz, en électricité ou les deux être complètement coupée ou réduite au minimum. Dans ce cas, le fournisseur laisse juste de quoi allumer les lumières et le réfrigérateur. Par rapport à 2016, le nombre de foyers subissant une coupure était en hausse de 5 % pour l’électricité et 25 % pour le gaz. Cette année, le médiateur de l’énergie, autorité publique indépendante censée jouer les intermédiaires entre fournisseurs et consommateurs, a prévenu : « Les fournisseurs attendent avec impatience le 1er avril et on aura des familles qui vont se retrouver brutalement sans électricité et sans gaz. L’année dernière, on en a eu quelques centaines de milliers en avril, mai, juin... et on en aura sans doute un nombre équivalent cette année, peut-être un peu plus. »

Profitant de l’ouverture à la concurrence, les fournisseurs ont démarché les clients pour les pousser à renoncer à des contrats plus ou moins stables auxquels ils étaient habitués, en faisant miroiter des factures en baisse. En réalité ces nouveaux contrats, souvent annualisés, arrangent surtout les fournisseurs. Et qui sont ceux-ci ? Engie (ex-GDF Suez), le géant français Total, le pétrolier italien ENI ou encore le groupe international de la distribution de gaz DCC. Interdire à ces grands groupes de couper ou réduire l’alimentation en énergie des foyers incapables de s’acquitter de leur facture n’entamerait qu’une part dérisoire de leurs profits.

Le chômage persistant, les bas salaires, les hausses de prix, tout contribue à réduire le budget des classes populaires et à rendre plus difficile le paiement des factures. À cela, il faut ajouter la rapacité des vautours du gaz et de l’électricité.

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