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Leur société
Retraites : nouveau recul programmé
Les palabres officielles au sujet d’une future réforme des retraites s’accélèrent, avec un objectif gouvernemental : diminuer les pensions de retraite en décalant encore l’âge du départ à la retraite et en changeant le mode de calcul des pensions. Les salariés dont la retraite dépend des régimes spéciaux sont les premiers visés.
Avec comme perspective le vote d’une loi à l’été 2019, Macron a commencé à préparer le terrain lors de ses récentes interviews télévisées : « Il faut un système plus transparent, équitable, public-privé, où il n’y aura plus de régimes spéciaux. » Il n’est évidemment pas question dans ces propos présidentiels de s’en prendre au régime très spécial des milliardaires et des capitalistes, qui accumulent leurs fortunes en exploitant leurs employés et n’ont aucun souci de retraite. Qu’on se rappelle la défunte Liliane Bettencourt, héritière de L’Oréal, qui n’avait jamais travaillé de sa vie et qui pourtant était la femme la plus riche du monde à 90 ans passés.
Macron, sa ministre des Solidarités Agnès Buzyn et son haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye préparent une attaque supplémentaire contre les cheminots et les travailleurs des services publics hospitaliers, postaux, municipaux et autres. Sans que cela se traduise par un euro de plus pour les retraités du privé, dont la plupart sont d’ailleurs ponctionnés par la hausse de la CSG depuis le début de l’année.
Macron souhaite aboutir à un système de retraite universel « où chaque euro cotisé ouvre les mêmes droits à tous ». Mais le problème reste entier pour ceux qui n’ont eu que des petits salaires toute leur vie, et de plus en plus souvent des périodes de chômage et des années aux minima sociaux. Les travailleurs qui, avec de tels revenus, n’ont cotisé que peu d’euros, n’auront que de toutes petites retraites, ou même le minimum vieillesse, qu’ils soient du public ou du privé.
Parallèlement à la politique gouvernementale, le Medef pousse à un nouveau recul de l’âge effectif du départ en retraite. Gouvernement et patronat s’entendent pour que, devant la perspective de ne pas pouvoir s’en sortir avec de trop petites retraites, des millions de salariés pauvres soient acculés à travailler de plus en plus âgés. De plus, le patronat sabote le compte-pénibilité, mis en place laborieusement et sans trop de conviction sous Hollande, qui était censé permettre à certains travailleurs cassés par l’exploitation de partir avant de mourir à la tâche.
Il est pourtant absurde de forcer des personnes âgées à travailler, alors que les chômeurs de plus de 50 ans n’ont pratiquement aucun espoir de retrouver du travail et que tant de jeunes frais et dispos sont condamnés au chômage, entrecoupé de petits boulots.
Les travailleurs n’ont rien de bon à attendre de manœuvres qui n’aboutiront qu’à les priver de leur droit à une retraite décente.