Parti socialiste : seule perspective, retourner à la mangeoire11/04/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/04/LO2593.jpg.445x577_q85_box-0%2C14%2C300%2C403_crop_detail.jpg

Leur société

Parti socialiste : seule perspective, retourner à la mangeoire

Le Parti socialiste a tenu son congrès les 7 et 8 avril autour de son nouveau porte-parole, Olivier Faure. Alors que certaines figures socialistes n’ont pas résisté aux sirènes macronistes et que d’autres ont quitté le navire, l’objectif était de rappeler que le Parti socialiste était en vie et qu’il avait un cap.

En vie, il l’est encore pour ces milliers de notables, figures politiques locales ou nationales, qui comptent toujours sur le Parti socialiste pour se garantir une sinécure, même de petite envergure. À son aile droite, Pierre Moscovici est l’un d’eux. Ex-ministre de l’Économie de Hollande et actuel commissaire européen, il a utilisé le congrès pour annoncer sa candidature à conduire la liste du Parti socialiste aux élections européennes de 2019. L’offre de service a froissé l’aile gauche du PS, incarnée par le député européen Emmanuel Maurel, qui a appelé à « relever le drapeau social ».

Quant au cap, Olivier Faure l’a fixé : c’est désormais haro sur Macron. Alors qu’en juillet 2017 il s’était abstenu au moment du vote de confiance au gouvernement, respectant la position officielle des députés socialistes, Faure a placé le parti résolument en opposition au gouvernement, espérant que ses saillies contre Macron suffiront à faire oublier que celui-ci ne fait que continuer la politique menée par le Parti socialiste entre 2012 et 2017.

Faure n’a justement pas eu un mot sur le bilan du quinquennat Hollande et n’a cité l’ancien président que pour se féliciter de la Cop 21. Il a rappelé la figure qui fait l’unanimité dans les rangs socialistes, celle de François Mitterrand, en particulier au congrès d’Épinay de 1972 quand il avait mis la main sur le PS : « C’était il y a quarante-sept ans. (…) Déjà on nous voyait plus morts que vifs. » La référence et la formule résument toute l’ambition des dirigeants actuels du Parti socialiste : faire une cure d’opposition, en espérant que le discrédit de Macron relancera leur audience dans l’électorat populaire.

Le congrès du Parti socialiste était celui de la renaissance, selon la formule d’Olivier Faure. La seule chose que le Parti socialiste espère faire renaître, ce sont les illusions électorales qui lui ont permis de gouverner contre les travailleurs et pour le patronat, sous Mitterrand, sous Jospin, puis sous Hollande.

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