Renault – Arles : solidarité avec un délégué28/03/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2591.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Arles : solidarité avec un délégué

La tentative du directeur de la concession Renault d’Arles de licencier un délégué du personnel ne se passe pas aussi aisément qu’il le souhaiterait. Dans un premier temps, il s’est heurté à une vive réaction de nombreux travailleurs et militants syndicaux, jeudi 15 mars. Et ce ne fut pas tout.

Ce directeur ne supportait pas qu’un délégué syndical accomplisse sa tâche de défense des travailleurs, et s’est servi d’un fait anodin pour essayer de le licencier.

Pour remédier à des difficultés concernant les diagnostics de panne des voitures, une réunion avec le chef avait été organisée avec les travailleurs de l’atelier, dont le délégué. Les diagnostics ne peuvent être effectués que par des techniciens formés. Mais, quand ceux-ci n’étaient pas disponibles, le chef recourait à des ouvriers qui, n’ayant pas reçu la formation, trouvaient difficilement le bon diagnostic, ce qui leur valait des remontrances. Il était aussi reproché aux techniciens de ne pas les avoir suffisamment aidés, voire de les avoir induits en erreur.

La réunion dans l’atelier avait permis de mettre cela à plat et tout semblait rentrer dans l’ordre, le chef d’atelier ayant même déclaré que c’était bien de s’être expliqué. Or quelle ne fut pas la surprise du délégué de recevoir le lendemain une mise à pied conservatoire avec comme motif « insultes ». Il a dû quitter l’entreprise sur-le-champ, en attendant la réunion qui devait statuer sur son sort, prévue mercredi 21 mars.

Ce n’était en fait qu’une nouvelle tentative de la direction de le licencier. Mais la manœuvre peut bien rater encore une fois. Tout d’abord, les quatre autres ouvriers de l’atelier, en apprenant la nouvelle, ont arrêté le travail pour la journée. Puis, c’est l’union locale CGT qui a prévu un rassemblement devant le garage. Et le jeudi 15 mars une cinquantaine de personnes, dont des représentants syndicaux, se sont retrouvées dans le hall du garage pour soutenir le délégué et demander une réunion d’explication. Le directeur a fait appel à la police et à un huissier, mais cela n’a fait que prolonger l’occupation bon enfant du hall : « Nous sommes venus acheter une voiture », expliquaient les manifestants à l’huissier.

Puis, lors de la réunion du mercredi 24, le PDG est parti de très mauvaise humeur, après avoir en vain tenté de faire signer un procès-verbal qui ne tenait pas compte des déclarations du délégué, sans même avoir entendu le travailleur qui l’accompagnait. Il reste encore la réunion du comité d’entreprise qui doit, mercredi 29 mars, donner par bulletins secrets son avis sur ce licenciement. Travailleurs et militants syndicaux prévoient eux aussi de donner leur avis.

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