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Leur société
Des retraités aux Ehpad : un combat à poursuivre
Les retraités et les personnels des Ehpad ont été des dizaines de milliers à manifester le jeudi 15 mars. Dans certaines villes, les manifestants se sont retrouvés côte à côte, comme à Tarbes, Lyon ou Rouen où ils étaient 2000.
Du côté des retraités, c’était les mêmes cris de colère contre la ponction sur les pensions, qui se chiffre à plusieurs centaines d’euros par an, même pour des retraités aux revenus plus que modestes. L’application de l’augmentation de la CSG à une partie des retraités a paru d’autant plus injuste qu’elle semblait contradictoire avec les annonces du gouvernement et qu’ils perçoivent une pension après avoir travaillé et cotisé toute leur vie.
Le gouvernement Macron n’est certes pas le premier à s’attaquer aux revenus des retraités. Le gel des retraites, la suppression de la demi-part des veuves ou encore le décalage de la revalorisation du montant de la pension du régime base, d’octobre 2018 à janvier 2019 ont été autant de mesures qui ont déjà réduit les pensions.
Souvent, le personnel des Ehpad a manifesté devant son établissement. Une partie a été assignée. En comptant à la fois les grévistes déclarés et le personnel assigné, le taux de mobilisation a atteint 22,5 %. Il dénonce l’impossibilité de faire le travail correctement faute de personnel. Chacun a l’impression de se retrouver à maltraiter les patients parce que les temps de toilette, de repas sont très courts. Dès qu’il y a un absent, les douches sont remises à la semaine suivante.
À cela la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a répondu dans le Journal du dimanche, se vantant d’avoir débloqué 50 millions d’euros pour aider les Ehpad les plus en difficulté. Elle a déclaré : « Le ratio d’un salarié pour un patient, revendiqué par certains, n’a pas vraiment de sens : entre la prise en charge d’une personne atteinte d’Alzheimer et celle d’une autre plus valide, les besoins ne sont pas les mêmes. » Sous prétexte de cette évidence que chaque malade ne demande pas les mêmes soins, elle décide donc de ne rien faire. Et d’affirmer que « la manière dont notre pays fait face au vieillissement et accompagne la dépendance n’est pas qu’une question de financement de l’État ». Derrière cette réflexion, elle se défausse de fait sur les départements et les familles.
L’allongement de la durée de vie pose nécessairement le problème de la prise en charge du grand âge. Le choix de s’en remettre à des capitalistes qui visent à faire du profit sur les personnes âgées, ou bien à des associations disposant de budgets très serrés, amène au refus de prendre en compte les besoins des patients comme des personnels. Pour que la prise en charge du grand âge devienne une réelle priorité de l’État, le combat doit continuer.