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Israël-Palestine : Netanyahou, colonisation et corruption
Le gouvernement d’Israël vient d’autoriser l’implantation de plus de 1 100 nouveaux logements de colons en Cisjordanie, c’est-à-dire sur le territoire palestinien occupé.
En 2017 déjà, l’implantation de 6 742 nouveaux logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est avait été approuvée. Plus de 600 000 colons sont maintenant aux avant-postes dans la politique du pouvoir visant à rogner progressivement les terres sur lesquelles la population palestinienne aspire à établir un État. Ces implantations en expansion ont aussi pour but de fragmenter la continuité des territoires occupés et donc de rendre géographiquement irréaliste la constitution d’un tel État.
Netanyahou répond ainsi aux souhaits de sa ministre de la Justice, la nationaliste d’extrême droite Ayelet Shaked. « Il faut maintenir une majorité juive, même au prix de la violation des droits », a déclaré cette dernière, qui pilote un projet de loi visant à définir Israël comme « le foyer national du peuple juif ». C’est ce qui a motivé l’historien israélien Zeev Sternhell, hostile à la multiplication des implantations de colons, à s’insurger en écrivant dans une tribune publiée par le journal Le Monde : « Il pousse sous nos yeux un racisme proche du nazisme à ses débuts. » Cette politique de la droite et de l’extrême droite religieuse et nationaliste au gouvernement conduit en effet graduellement à une situation d’apartheid entre Israéliens juifs et Palestiniens des territoires occupés.
De son côté, le Premier ministre Netanyahou, dans un jeu de poker menteur, a affirmé devant les députés de son parti, le Likoud, qu’il était en discussion avec Trump et les États-Unis pour annoncer son intention « d’appliquer la souveraineté israélienne aux colonies ». Même si ces derniers démentent, le tour est joué : il a fait passer un message à ses soutiens au sein de la droite du Likoud, quant à la poursuite de la politique de colonisation.
Vis-à-vis de ses alliés de l’extrême droite nationaliste et religieuse au sein du gouvernement, Netanyahou continuera sans doute dans cette voie, en multipliant les propos va-t-en-guerre à l’égard de la population palestinienne et aussi des opposants israéliens à sa politique. Il est en effet depuis des mois l’objet de poursuites judiciaires et policières dans plusieurs affaires de corruption. L’une évoque des fastueux cadeaux reçus de la part d’un milliardaire australien, l’autre l’obtention stipendiée d’articles favorables dans un quotidien de droite, une autre encore des pots-de-vin dans l’achat de sous-marins allemands, et la liste n’est pas exhaustive. Des manifestations dénonçant la corruption trop évidente du Premier ministre se sont déroulées ces derniers mois, à l’appel de la droite israélienne comme de la gauche.
Cependant, même si la police recommande désormais l’inculpation de Netanyahou, la loi israélienne n’exigerait pas sa démission, ce qui semble parfaitement convenir au Likoud et à ses alliés, peu pressés d’affronter de nouvelles élections.
Quant à la population, non seulement palestinienne mais israélienne, elle continue dans ce climat délétère à subir les tensions découlant de la politique de guerre permanente, extérieure et intérieure, menée par le pouvoir.