- Accueil
- Lutte ouvrière n°2585
- Sénégal : propreté pour Macron, détritus pour les pauvres
Dans le monde
Sénégal : propreté pour Macron, détritus pour les pauvres
Comme le relatent nos camarades de l’Union Africaine de Travailleurs Communistes Internationalistes (UATCI-UCI) dans leur journal, Le pouvoir aux travailleurs, Macron, à la différence de la population de la ville, n’a pas été obligé de se pincer le nez pour se promener à Dakar le 3 février lorsqu’il est venu faire la promotion des entreprises françaises.
« La seule chose que les habitants de Dakar ont pu constater, c’est que comme par miracle, les principales artères de la capitale étaient plus propres que d’habitude. Les ordures et les détritus qui jonchaient depuis plusieurs jours les trottoirs ont été subitement enlevés à la veille de l’arrivée de Macron.
Cela faisait plusieurs jours que les sociétés du privé, chargées du ramassage des ordures, avaient cessé leurs activités à cause des arriérés non payés par l’État sénégalais. Ce n’est pas la première fois que cela arrive, et à chaque fois ce sont les éboueurs salariés de ces sociétés concessionnaires qui en font les frais car ils ne touchent pas leurs salaires. Plusieurs fois ils se sont mis en grève. Le problème est réglé provisoirement puis ça recommence.
Les habitants des quartiers populaires sont particulièrement excédés car c’est là que les détritus s’amoncellent le plus. C’est la même chose pour les coupures d’électricité et la distribution d’eau potable. Ceux des quartiers résidentiels subissent moins ces inconvénients car ils ont les moyens de payer des ramasseurs d’ordures qui se déplacent avec leurs charrettes. Ils possèdent aussi des groupes électrogènes pour pallier les coupures d’électricité. Quant à l’eau courante, elle n’est presque jamais coupée dans les quartiers riches, et quand elle l’est, ce n’est que pour une courte durée.
Macron et Macky Sall ont donc fait leur balade dans quelques endroits de la capitale sans avoir à se pincer le nez pour éviter les odeurs nauséabondes. Quant aux habitants des quartiers populaires, ce n’est que partie remise, à moins qu’ils ne prennent le taureau par les cornes en forçant le gouvernement à régler ces problèmes une fois pour toutes. »