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Leur société
Autoroutes : le racket augmente
Depuis le 1er février, les tarifs des péages d’autoroutes ont bondi en moyenne, pour les voitures particulières, de 0,87 % à 2,04 %, et même à plus de 7 % sur certains trajets. Sur dix ans, l’augmentation générale s’élève à plus de 20 %, soit beaucoup plus que l’inflation officielle.
Cette nouvelle hausse va encore accroître les profits déjà colossaux de ces sociétés d’autoroutes. En 2016, pour un chiffre d’affaires de 9,8 milliards d’euros, celles-ci ont cumulé un bénéfice de 2,8 milliards d’euros, en augmentation de 25,2 % par rapport à 2015 ! Et elles ont versé à leurs actionnaires 4,7 milliards d’euros de dividendes.
La gestion des autoroutes est monopolisée par de grands groupes capitalistes, comme les deux géants français du BTP, Eiffage et Vinci, dont les filiales accumulent les profits en facturant ou surfacturant les travaux qu’elles réalisent sur ces mêmes autoroutes.
L’État a fait payer essentiellement à la population la construction des autoroutes dans les années 1960 et leur entretien depuis. Il a mis en place des péages et a élaboré un tarif proportionnellement beaucoup plus élevé pour les véhicules des particuliers que pour les camions. Puis dans les années 2000, une fois les travaux amortis et les autoroutes devenues rentables, il en a confié la gestion à des trusts privés, pour une bouchée de pain. C’est un gouvernement socialiste qui a commencé la privatisation des autoroutes en 2001-2002, avant que la droite ne finisse le travail en 2006. À l’époque, la Cour des comptes a estimé le manque à gagner pour l’État à 10 milliards d’euros, milliards gagnés par contre par les groupes devenus propriétaires des autoroutes. Aujourd’hui, le racket peut se poursuivre.