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Paradis fiscaux : la liste peau de chagrin de l’UE
Le 5 décembre 2017, l’Union européenne (UE) avait rendu publique une liste de dix-sept paradis fiscaux, qui ne comprend aucun pays européen.
Le commissaire européen Pierre Moscovici, ancien ministre socialiste français des Finances, avait en effet déclaré : « Il n’y a pas de paradis fiscaux au sein de l’Union européenne. » Il n’y a donc pas le Luxembourg ? Pas l’Irlande ? Pas le Royaume-Uni ? Non, juste quelques pays où « la législation ou les pratiques sont trop favorables à l’optimisation fiscale agressive ». Et d’ajouter : « Faites confiance à la Commission européenne pour ne pas relâcher la pression. »
Un mois et demi plus tard, l’UE vient d’annoncer qu’elle divisait par deux sa liste, en en retirant huit pays. Car elle aurait reçu l’assurance de leurs gouvernements que, dorénavant, leurs pratiques fiscales seraient transparentes. Cela prouve que « la pression européenne a apporté ses premiers résultats », a dit Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie. Cela prouve surtout à quel point cette pression se veut elle-même dérisoire.
Les pays qui restent sur cette liste sont les Samoa, les Samoa américaines, l’île de Guam, Bahreïn, les îles Marshall, la Namibie, les Palaos, Sainte-Lucie et Trinité-et-Tobago. Seuls ces confettis répartis sur la planète seraient donc responsables du chaos financier mondial ? Une autre liste est bien plus simple à faire : celle des grands États capitalistes qui ne tiennent nullement à combattre les pratiques douteuses de leurs grands groupes capitalistes.