Davos : les requins à la montagne24/01/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/01/2582.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Davos : les requins à la montagne

Comme chaque année, à Davos, station de ski située dans les Alpes suisses, se tient un Forum économique et social qui réunit les représentants des quelque 1 000 premières sociétés du monde, 70 chefs d’État ou de gouvernement, et des personnalités diverses.

La neige tombée en abondance cette année a servi de prétexte à l’interdiction des manifestations d’opposants.

Tout un monde doré se retrouve donc tranquillement durant quatre jours sous le slogan de cette année : « Créer un avenir commun dans un monde fracturé ».

Ce monde fracturé, Oxfam en a donné une image en dénonçant dans son dernier rapport l’ampleur et le creusement des inégalités d’année en année. L’ONG explique que « 82 % des richesses créées dans le monde l’année dernière ont bénéficié aux 1 % les plus riches, alors que la situation n’a pas évolué pour les 50 % les plus pauvres ». On apprend qu’aux États-Unis « les trois personnes les plus riches possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population », ou encore qu’un nouveau milliardaire apparaît tous les deux jours, tant la concentration des richesses se poursuit.

La France se distingue en étant la championne du versement de dividendes, avec 44 milliards d’euros distribués aux actionnaires des 40 premières sociétés françaises cotées en bourse, une somme qui a encore progressé par rapport à l’année dernière. L’ONG explique que 10 % des dividendes versés par Carrefour en 2016 suffiraient à assurer un niveau de vie décent à 39 000 travailleurs du secteur textile au Bangladesh. Cet exemple n’est pas pris au hasard. Les vêtements de la marque Tex, celle de Carrefour, sont essentiellement fabriqués par des ouvrières de ce pays.

Derrière ces fortunes aux montants extravagants, il y a l’exploitation des travailleurs du monde et le pillage sous des formes diverses des richesses générées par leur activité. Des millions d’hommes, de femmes, d’enfants paient très cher le maintien du système capitaliste.

Alors, au cours de ces quatre jours de rencontres, les membres de ce club des ultrariches et leurs serviteurs vont bavarder sur l’avenir du monde en buvant du champagne. Ce concentré de parasites a au moins le mérite de donner une assez bonne image de qui dirige le monde. Et la domination de ces gens-là sur les milliards d’êtres humains représenterait donc le seul avenir possible pour l’humanité ? Poser la question, c’est y répondre.

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