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Mort de Rémi Fraisse : les responsables ne seront pas jugés
Le tribunal de grande instance de Toulouse a rendu le 8 janvier un verdict de non-lieu au sujet de la mort de Rémi Fraisse. Ce jeune homme de 21 ans avait été tué en octobre 2014 sur le site de Sivens, dans le Tarn, par une offensive lancée par les gendarmes contre les militants écologistes s’opposant au projet de barrage.
Ce verdict est sans surprise, aucune mise en examen n’ayant été effectuée depuis trois ans. L’ordonnance de non-lieu suit les réquisitions du parquet et dédouane entièrement la gendarmerie ainsi que toute la chaîne de commandement. Selon les conclusions des juges, « aucune faute caractérisée » n’a été commise, les gendarmes « ont adapté leur riposte de façon parfaitement proportionnée ». Le préfet du Tarn, qui avait donné comme consigne aux gendarmes sur place « de faire preuve d’une extrême fermeté », n’a même pas été convoqué au tribunal.
Il n’y a donc officiellement aucun responsable de la mort de Rémi Fraisse. Pourtant, juste après son décès, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait interdit l’usage de grenades offensives contre des manifestants, le même type de grenade qui avait déjà causé le décès d’un militant écologiste en 1977 près de la centrale nucléaire de Creys-Malville.
La famille et les proches de Rémi Fraisse, révoltés par ce non-lieu, ont annoncé leur décision de faire appel. Ils dénoncent à juste titre une justice aux ordres, et la raison d’État qui a prévalu à travers deux gouvernements : celui de Hollande comme celui de Macron.