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Leur société
Mayotte : victimes de la boue et de la pauvreté
Dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 janvier à Mayotte, une mère et quatre de ses enfants, âgés de six à treize ans, sont morts à cause de pluies diluviennes ayant provoqué une coulée de boue. Leur case, faite de tôle et de bois, a été emportée. Un seul des cinq enfants, âgé de 6 ans, a survécu.
Cette famille d’origine comorienne vivait à Koungou, la deuxième ville la plus importante de Mayotte, dans un des nombreux bidonvilles de l’île, peuplés en grande partie d’immigrés, construits dans des zones non viabilisées, sur des sols instables, sans eau potable ni électricité, inaccessibles par la route, ce qui a rendu plus difficile l’arrivée des secours.
Emmanuel Macron a souligné « la solidarité de la nation » face à ce drame. La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a présenté ses condoléances et a demandé au préfet de Mayotte de « trouver des solutions de mise à l’abri » pour les habitants en danger pendant la saison des pluies.
Leur prétendue solidarité n’ira pas au-delà de ces quelques paroles et ne changera rien au manque d’investissements publics, en particulier en matière de logement, depuis des années. Mayotte compte 30 % d’habitat illégal, et le gouvernement a annoncé la construction de 800 logements en 2018, au lieu de 300 par an actuellement. Même si cela devenait réalité, ce serait de toute façon très insuffisant. L’île fait face à une importante immigration venue des îles voisines et très pauvres des Comores. Mais plutôt que de prévoir des infrastructures suffisantes pour accueillir correctement les immigrés, la principale réponse des autorités réside dans les 25 000 reconduites à la frontière par an.
Cette politique n’empêche pas de nombreux immigrés de tenter quand même leur chance. Mais ceux qui arrivent à Mayotte sont condamnés à vivre dans des conditions de plus en plus insalubres et dangereuses.