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États-Unis : cadeaux aux riches, payés par les autres
Quelques jours avant la nouvelle année, la réforme fiscale concoctée par l’équipe de Trump a été votée par le Congrès, ce qui est présenté comme un succès du président. Trump prétend que ses cadeaux fiscaux bénéficieront à tous, et qu’il a ainsi tenu ses promesses faites aux classes moyennes.
Certes, la plupart des contribuables verront leurs impôts sur le revenu un peu baisser en 2018, puis ce gain leur sera repris après 2025 grâce à des dispositions de la nouvelle loi fiscale qui finiront par augmenter les impôts des classes populaires.
De plus un nouveau dispositif pour calculer l’inflation a été introduit dans la loi, qui pourra servir de base à une baisse des pensions de retraite et des aides aux personnes âgées, aux handicapés et aux anciens combattants.
Il est estimé que les impôts seront allégés de 1 700 milliards de dollars au cours des dix prochaines années. Mais ces baisses ne seront pas réparties également sur toute la population. Plus de 1 400 milliards iront aux grandes entreprises et au 5 % des individus les plus riches. Le peu qu’il restera sera partagé entre les 95 autres pourcents.
Trump et les autres républicains disent qu’il ne faut pas s’en inquiéter, que ces économies d’impôts permettront aux grandes entreprises d’investir et de créer des emplois. En fait les quatre derniers allégements d’impôts – celui de Reagan, les deux de Bush et celui d’Obama – étaient justifiés de la même manière, et ils n’ont évidemment pas créé d’emplois. En revanche, les entreprises ont augmenté les revenus de leurs cadres dirigeants, le montant des dividendes servis aux actionnaires et ont racheté leurs propres actions. Les riches ont tout simplement placé leur argent à la bourse, dans la spéculation sur l’immobilier ou les monnaies. Ils en ont aussi caché dans des paradis fiscaux, là où des gens comme Trump placent leur fortune pour éviter de payer des impôts.
À cause de ces cadeaux fiscaux, la dette fédérale va s’accroître, ce qui entraînera des coupes dans les budgets sociaux, dont chaque famille ouvrière dépend à un moment ou à un autre. Ce sera le prétexte pour une réduction des services publics, une diminution des dépenses fédérales pour le système scolaire et l’entretien des infrastructures.
Ce ne sont pas des baisses d’impôt pour les classes moyennes, mais bien un cadeau pour cette classe dont Trump personnifie la cupidité. Au dernier moment, juste avant le vote de la loi, il a été introduit une disposition fiscale avantageant les gens comme Trump : les spéculateurs immobiliers. Trump lui-même a estimé que cette loi, ajoutée à d’autres réglementations, lui rapportera un milliard de dollars sur dix ans.
Tout cela signifie que les travailleurs ne profiteront pas de baisses d’impôts durables, et qu’ils paieront pour les énormes baisses qu’encaisseront les super-riches. Les seules promesses que tient Trump sont celles qu’il a discrètement faites aux bourgeois comme lui, aux banques et grandes entreprises qui leur appartiennent.
Le Parti démocrate critique cette loi. Mais on verra ce qu’il fera s’il est à nouveau majoritaire au Congrès après les élections de 2018. Le passé montre qu’il ne faut pas le croire sur parole.