Hôpitaux de Marseille : « Soigner les humains, pas les déficits »27/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2578.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpitaux de Marseille : « Soigner les humains, pas les déficits »

À l’appel de l’ensemble des syndicats, jeudi 21 décembre, une foule de salariés, 500 selon la presse, occupaient la salle de réunion et les couloirs près de la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM). Ils avaient beaucoup à dire au tout nouveau directeur, et ils l’ont dit.

Contre le projet aberrant de supprimer encore quelque mille emplois sur l’ensemble des hôpitaux de Marseille, tous dénonçaient une situation d’ores et déjà insupportable pour le service de santé : « La prise en charge des malades est dégradée. Il est inconcevable qu’on nous demande encore de fermer des lits, des services, peut-être des hôpitaux entiers. » « L’hiver dernier, à cause d’une épidémie de grippe, il a fallu annuler des interventions chirurgicales. Demain, avec 500 lits de moins, comment va-t-on faire ? »

La situation est insupportable du point de vue des soignants, des ouvriers, des ambulanciers, des administratifs. Ainsi dans tel service de l’hôpital de La Timone : « En fait, pour répondre au manque d’effectifs, on est aussi femmes de ménage, brancardiers, coursiers et même agents comptables quand il faut enregistrer les urgences. » Quant aux heures supplémentaires, « on ne les compte plus, elles ne sont plus payées : on nous a dit que l’enveloppe était vide ». Le manque d’hospitaliers est criant. Ainsi, à l’hôpital Nord, une cadre racontait : « Hier, dans mon unité, il y avait vingt-cinq patients et une seule infirmière intérimaire. C’était son deuxième jour à l’AP-HM. J’ai dû faire revenir sur ses congés une seconde aide-soignante pour l’assister. [...] C’est ça le quotidien de l’hôpital. [...] Demain dans mon unité, cette infirmière sera seule. »

D’ailleurs, même les produits nécessaires manquent cruellement, « produits d’entretien, éponges : pour faire le ménage on utilise du papier-toilette, on n’a pas assez de bouteilles d’eau pour distribuer aux patients ».

Le chantage de l’État exigeant des centaines de suppressions de postes à l’AP-HM, en échange du financement de la dette, met en danger les malades tout autant que les travailleurs des hôpitaux. Comme l’a dit un des hospitaliers : « Notre mission, c’est de soigner les humains, pas les déficits. »

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