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États-Unis : épidémie d’hépatite en Californie
L’article ci-dessous est traduit du journal trotskyste américain The Spark (13 novembre).
« Quand un policier de Los Angeles a déclaré une hépatite A, les responsables du syndicat de la police ont demandé à la ville de vacciner 1 600 policiers. “Nous ne pouvons pas, ont répondu les autorités municipales, nous n’avons que 100 vaccins contre l’hépatite A.” Au milieu d’une épidémie d’hépatite A, et alors que la Californie a déclaré l’état d’urgence, la ville de Los Angeles n’aurait que 100 vaccins de disponibles ? Cela suffit à montrer que la santé publique n’est pas dans les priorités des responsables de Los Angeles.
C’est en premier lieu leur indifférence pour le bien-être de la population qui a, au moins en partie, rendu cette épidémie possible. Celle-ci, qui a commencé dans le comté de San Diego, au sud de l’État, et s’est étendue aux comtés de Los Angeles et de Santa Cruz, a surtout frappé les sans-abri, en raison d’une insalubrité extrême. Le nombre de sans-abri a augmenté en raison des suppressions d’emplois et des baisses de revenu. Les prix des logements et les loyers ont explosé, faisant de nombreux sans-abri.
Au lieu de les traiter comme un problème social et de les aider, les autorités les criminalisent et essaient de les chasser hors des quartiers riches. C’est ainsi que, dans le quartier miséreux de Skid Row (les « bas-fonds ») de Los Angeles, il n’y a que neuf WC disponibles pour les 1 800 sans-abri qui y vivent. Nombre d’entre eux doivent faire leurs besoins dans la rue, et le virus de l’hépatite A se transmet ainsi à d’autres. Ne pas être en mesure de se laver les mains contribue à propager la contagion.
Une fois qu’une épidémie comme celle de l’hépatite A éclate, le système capitaliste lui permet de se diffuser rapidement. Le vaccin contre l’hépatite A est cher. Les firmes qui le fabriquent, les géants de la pharmacie Merck et GlaxoSmithKline, fixent des prix élevés pour augmenter leurs profits, pas pour le rendre abordable.
On dit souvent que l’hépatite A est une maladie du tiers-monde, parce qu’elle se répand en raison de l’insalubrité, combinée à la pauvreté. Mais ces conditions existent et se propagent dans le riche sud de la Californie. Comme la pauvreté du tiers-monde, la poussée évitable d’hépatite A, dans cette Californie qui appartient au premier monde, est un résultat direct du système capitaliste. »