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Leur société
Migrants : à Nantes
Depuis le 22 novembre, des migrants, dont beaucoup de mineurs isolés, occupent une partie de l’université de Nantes avec le soutien d’étudiants, de militants, de membres du personnel.
Cette occupation fait suite à une première expulsion alors que les migrants avaient tenté de s’installer dans l’ancienne école vide des Beaux-Arts de Nantes, dont les locaux appartiennent à Nantes Métropole. Mais une intervention policière, à la demande de la majorité de gauche qui gère Nantes Métropole, les en avait promptement délogés. Sans solution, ils ont investi une partie des bâtiments de l’université. Cette situation est extrêmement précaire matériellement et humainement, avec une seule douche et la menace permanente d’une expulsion.
Malgré tout, la vie s’est organisée grâce au soutien des étudiants et de ceux qui les ont rejoints. Des collectes ont été faites dans la ville. En quelques jours, une cuisine a pu être improvisée avec des dons et de la récupération dans les supermarchés, un dressing a été monté, tandis que des étudiants et des enseignants ont commencé à donner des cours de français.
Le soutien de nombreuses personnes s’est aussi manifesté lors de différents rassemblements. Une manifestation, le 9 décembre, a réuni un millier de personnes aux cris de : « Solidarité avec les sans-papiers », « Des papiers pour tous les sans-papiers ». À l’annonce des menaces d’expulsion, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour montrer leur opposition à l’intervention policière. Des syndicats (CGT, SUD, FSU) ont apporté leur soutien dans ces rassemblements.
La direction de l’université a très vite essayé de faire évacuer les bâtiments par la police. Début décembre, elle a obtenu un premier jugement du tribunal administratif allant dans ce sens. Mais, face à la mobilisation, elle a dû renoncer et repousser toute tentative d’expulsion jusqu’en janvier.
Si, aujourd’hui, les migrants ont obtenu un répit, c’est grâce au soutien populaire qui s’est exprimé.