La ligne d’un nouveau projet de loi sur l’immigration, qui arrivera en discussion au Parlement au printemps 2018, est claire : harceler plus les migrants, les enfermer plus longtemps en centre de rétention, et les expulser plus nombreux quasiment vers n’importe quel pays. Le ministère de l’Intérieur peut depuis une circulaire du 12 novembre envoyer des brigades mobiles dans les centres d’hébergement pour pratiquer des contrôles et donc procéder à des arrestations.

Macron et son ministre de l’Intérieur savent bien qu’aucune loi et aucune mesure policière ne dissuaderont les hommes et les femmes chassés par la misère et les guerres de prendre les chemins de l’émigration et de tenter l’entrée en France. Leurs mesures policières rendront en revanche ces chemins de plus en plus dangereux.

L’objectif de Macron est d’utiliser la démagogie anti-migrants pour faire oublier le reste de sa politique. Il refuse d’obliger les patrons à embaucher pour faire reculer le chômage, et laisse la situation des travailleurs se détériorer, se servant des migrants pour tenter de détourner le mécontentement populaire.

Ainsi, ceux qui ont voté Macron au second tour de la présidentielle, sans adhérer à ce qu’il annonçait comme mesures contre les travailleurs mais pour écarter Le Pen, doivent trouver la pilule bien amère. Car la démagogie anti-migrants que propagent le gouvernement et le président de la République ne peut que renforcer les préjugés, les peurs et les divisions dans le monde du travail. Macron n’est pas Le Pen, certes, mais il lui pave la voie.