La Poste Paris 14 : le paquet sur l’exploitation13/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2576.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste Paris 14 : le paquet sur l’exploitation

Dans le 14e arrondissement de Paris, avec les fêtes de fin d’année et les soldes de janvier, le nombre de colis à distribuer par La Poste passe du simple au double, de 2 000 à 4 000 colis par jour.

Si ce travail est effectué en partie par les facteurs sur leur tournée à pied, en vélo ou en fourgon, et en plus de la distribution du courrier, la plus grosse partie est assurée par une vingtaine de travailleurs embauchés par des sociétés de sous-traitance.

La Poste, comme « donneur d’ordres », impose que la livraison des colis s’effectue du lundi au samedi entre 9 heures et 18 heures, et elle ne paie que les colis effectivement livrés. La Poste impose même des pénalités financières en cas de mise en instance ou de retard de livraison.

Avec le dimanche comme seul jour de repos, les salariés des sociétés prestataires doivent venir à partir de 7 heures pour trier, flasher des milliers de colis et les charger, afin d’être prêts à partir en tournée avant 9 heures. À partir de ce moment-là commence une course infernale pour effectuer le maximum de livraisons dans les temps.

Ainsi, six jours sur sept, avec des journées pouvant durer plus de dix heures, un livreur peut se retrouver à devoir distribuer jusqu’à plus de 200 colis de toutes tailles. Et cela pour un salaire de 1 300 euros, avec une prime variant selon le nombre de livraisons réussies. En effet, à partir du 86e colis livré, le salarié est payé à la tâche, quelques dizaines de centimes par paquet distribué. Alors, il faut courir, sauter la pause déjeuner.

La Poste, depuis des années, justifie les suppressions d’emplois et la généralisation de la précarité dans sa branche courrier par la baisse du trafic. En revanche, quand elle ose se féliciter de la croissance exponentielle de sa branche colis, c’est en ramenant des milliers de travailleurs à des conditions qui rappellent celles du 19e siècle.

Les boniments de la direction ont ce mérite qu’ils finiront par instruire tout le monde : embauchés par La Poste, intérimaires ou travaillant dans la sous-traitance. Contre les méthodes de choc de La Poste, il faudra apprendre à faire bloc.

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