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GM&S – Guéret : des poursuites abandonnées
Mercredi 15 novembre, Lech Kowalski a pu compter sur le soutien de plus d’une centaine de personnes pour se rendre à une convocation au tribunal de Guéret.
Alors qu’il est accusé de rébellion lors de l’évacuation des travailleurs de GM&S de la préfecture le 20 septembre, le substitut du procureur voulait qu’il plaide coupable ! Le rendez-vous n’a pas duré plus de cinq minutes, Lech Kowalski et son avocat ayant déclaré qu’il faisait tout simplement son métier et que toutes les accusations sont fausses.
Depuis avril dernier, ce réalisateur travaille à un documentaire coproduit par Arte et filme le quotidien de la lutte des travailleurs de GM&S. Il est partout, filme tout. Son objectif est d’être au plus près des ouvriers et de témoigner sur leur lutte. Le 20 septembre, après la reprise de leur usine par GMD avec seulement 120 emplois préservés, il accompagnait les travailleurs venus à la préfecture demander des comptes sur les indemnités dues aux 157 licenciés.
Faute de réponse concrète, les travailleurs avaient décidé de rester. Le préfet avait alors fait encercler la préfecture, ordonnant l’évacuation par les CRS, qui ont commencé par intimer l’ordre à la presse de sortir. Lech Kowalski a refusé d’arrêter de filmer. Il allait dire plus tard qu’il en a eu assez de se voir interdire de filmer les moments importants de la lutte, comme ceux des négociations ou ceux où la police passe à l’action. Cela lui a valu d’être sorti violemment par des CRS qui, au passage, s’en sont pris à son matériel et ont cassé sa caméra. Une heure après, il a été arrêté avant de rester vingt heures en garde à vue et d’être accusé de rébellion.
Évidemment, dès sa sortie de garde à vue, Lech Kowalski est retourné auprès des travailleurs avec une nouvelle caméra. Ce 15 novembre, il s’est présenté à la préfecture en arborant une magnifique caméra d’acier, en symbole de solidarité façonnée par les métallos de GM&S à partir de pièces auto. Après le rassemblement devant le tribunal, il les a rejoints à une nouvelle assemblée générale où se retrouvaient, toujours étroitement unis, les travailleurs licenciés et ceux qui sont repris, afin de discuter des actions à venir.
Le 21 novembre, on a appris que le parquet avait décidé de classer l’affaire, jugeant la procédure disproportionnée et les poursuites inadaptées. Tant mieux, car la lutte des travailleurs de GM&S n’est pas finie, et Kowalski a bien l’intention de continuer à la suivre.