Arsenal de Lorient : répression en Égypte et complicité en France23/11/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/11/2573.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arsenal de Lorient : répression en Égypte et complicité en France

Le gouvernement français se vante des bonnes relations avec l’Égypte, mettant en avant ses ventes d’armes. En effet l’État égyptien a acheté en 2014 quatre corvettes à l’entreprise française DCNS, aujourd’hui Naval Group.

La première a été conçue et fabriquée à l’arsenal de Lorient. Les trois autres sont assemblées au chantier naval al-Tersana à Alexandrie.

Naval Group n’est pas regardant sur les conditions d’exécution de ces corvettes. L’important, comme pour tout marchand d’armes, est le profit que cela va rapporter à ses actionnaires. La construction de ces navires est supervisée par les experts français de Naval Group qui fait pression pour accélérer la réalisation de ces bâtiments.

Or, en mai 2016, les ouvriers égyptiens du chantier de la société al-Tersana avaient fait part de leur mécontentement à la direction. Ils réclamaient une augmentation de leurs salaires, compris entre 800 livres égyptiennes (39 euros) et 2 000 livres (97 euros), une couverture médicale, des primes de risque et le versement d’une prime pour le mois de ramadan.

Suite à ce mouvement de grève, la police militaire a été envoyée sur les lieux pour interdire l’accès du chantier aux 2 000 salariés civils, ingénieurs, techniciens et ouvriers, qui tous ont été suspendus par le directeur, un général.

Aujourd’hui encore, 750 à 800 autres salariés n’ont pas été réintégrés à leur poste. Suspendus de leur travail sans aucun licenciement officiel, ils n’ont aucun papier pour rechercher un nouvel emploi.

Vingt-six ouvriers encourent jusqu’à deux ans de prison pour avoir protesté en 2016 contre les conditions de travail et de salaire auxquelles ils étaient soumis. Ces camarades, bien qu’ouvriers civils d’une entreprise appartenant à l’armée, ont comparu devant des tribunaux militaires et attendaient le verdict du tribunal ce mois de novembre, verdict reporté pour la énième fois.

Côté direction de Naval Group, c’est silence radio. La répression antiouvrière du pouvoir égyptien bénéficie de la complicité française.

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