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Hôpitaux de Lens et de Béthune : le gouvernement et l’ARS en flagrant délit de démolition
Dans le secteur hospitalier du Pas-de-Calais, les mauvais coups continuent. Au centre hospitalier de Lens, le service de pneumologie va fermer et, à une vingtaine de kilomètres de là, au centre hospitalier de Béthune, la fermeture des services de cardiologie et des soins intensifs de cardio vient d’être annoncée.
Avec 250 000 habitants chacune, les agglomérations de Lens-Liévin et de Béthune-Bruay sont très peuplées et très sinistrées. La Voix du Nord déplorait en septembre dernier qu’un tiers de la population de la région renonce à se soigner.
Au CH de Lens, qui emploie 3 000 salariés, le service de pneumologie ferme le 2 novembre. Ce service avait compté jusqu’à 120 lits et en compte encore quinze, dont quatorze occupés en octobre, ainsi que dix lits de pathologie du sommeil. Vingt-trois agents sont concernés et devront aller ailleurs.
Au CH de Béthune, les services de cardiologie et des soins intensifs représentent la moitié des urgences, d’après le maire. Leur fermeture pourrait faire perdre une cinquantaine de postes sur les 1 700 salariés de l’hôpital, qui garderait neuf lits en soins normaux, tandis que les urgences seront acheminées au CH de Lens. Devoir faire 20 km en plus dans les bouchons quand on a une crise cardiaque, ce n’est pas anodin.
Pour le personnel, la situation se dégrade au fil des restrictions et des restructurations de l’Agence régionale de santé (ARS). Les conditions de travail s’aggravent, même pour les médecins, qui finissent par partir. Et aujourd’hui, les directions de ces hôpitaux justifient les fermetures par la pénurie de médecins !
Pour les malades, la situation devient catastrophique. Ils seront probablement transférés à Arras ou Lille, mais rien n’a été organisé pour augmenter les capacités d’accueil des hôpitaux alentour, qui seront donc encore plus submergés.
Lors des journées du 12 septembre et du 10 octobre, une partie du personnel s’est mobilisée et a manifesté. À Lens, même des médecins de tous les services et spécialités ont manifesté leur colère, plus de 70 sur 300 environ se sont invités au conseil de surveillance de l’hôpital le mardi 17 octobre, pour dénoncer la disparition du service de pneumologie. De nombreux élus aussi ont dénoncé ce mauvais coup.
L’ARS ne veut rien savoir : la directrice n’a même pas daigné venir au conseil de surveillance de Lens du 17 octobre. La région devient un désert médical où se soigner est de plus en plus difficile, ce qui met en danger la population la plus pauvre.