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Leur société
Angers : les mensonges ne font pas les emplois
Du 24 au 28 octobre, Angers a accueilli le 22e World Electronics Forum (WEF), où se sont retrouvés les grands noms de la filière, Google, Apple et compagnie, ainsi que les responsables politiques et économiques, du Premier ministre Édouard Philippe au dirigeant du Medef Pierre Gattaz.
La ville et l’agglomération ont mis les petits plats dans les grands et déboursé pas mal d’argent public pour attirer ce WEF 2017. Béchu, le maire LR d’Angers, s’est vanté partout de son volontarisme, sans lequel l’événement se serait déroulé comme d’habitude aux États-Unis.
Mais la venue du WEF a laissé l’immense majorité des travailleurs d’Angers indifférents, quand elle ne les a pas choqués. Un rassemblement organisé par plusieurs syndicats le vendredi 28, et tenu à distance par les CRS, a été l’occasion de rappeler le rejet des ordonnances Macron et de sa politique au service du Medef, l’occasion aussi de railler l’opération de communication pro-patronale dont le WEF a été le prétexte.
Les notables angevins, de droite comme de gauche, vantent les mérites de la Cité de l’Objet Connecté (COC), censée placer Angers « au centre du monde » de l’électronique. Mais le bassin angevin est loin de constituer une Silicon Valley à la française. Malgré des aides publiques en cascade, la COC n’a pas accouché des milliers d’emplois promis.
La prétention des uns et des autres serait risible, si la filière électronique n’avait licencié, depuis les années 1980, des milliers de travailleurs, que ce soit chez Bull, Thomson, Motorola ou Packard Bell. En septembre, les travailleurs de Thomson qui avaient accepté d’être reclassés chez Anovo ont appris qu’ils étaient à leur tour mis à la porte par le repreneur Resmart, une attaque de plus dans une longue série noire.
Dans ce contexte, le discours de Philippe et de ses semblables sur « l’innovation » et les créations d’emplois du futur est écœurant. Car toutes ces belles paroles ne rendront pas leur emploi à ceux qui l’ont perdu.