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Leur société
Wauquiez : sur les terres du FN
Favori de l’élection au poste de président du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez occupe les médias. Il y déroule la liste infinie des préjugés et des bassesses sur les travailleurs, les chômeurs, les étrangers, les quartiers perdus de la République, les musulmans, Mai 68, les syndicats, les assistés...
En supplément, le prétendant à la direction du parti « vraiment de droite » déverse sa bile aux dépens de Macron. Non pas qu’il ait grand-chose à reprocher à l’action du gouvernement mais, selon lui, le nouveau président haïrait la province et n’aimerait pas la France d’un « amour charnel ». Macron serait le représentant des élites mondialisées et Wauquiez, croit-on comprendre, celui de la vraie France.
Ce créneau qui fleure l’extrême droite à l’ancienne n’a pas été choisi par hasard. Une bonne partie de la droite a d’ores et déjà choisi la défroque macroniste, censée être plus modérée, à commencer par le Premier ministre Philippe et quelques-uns de ses ministres. Cette attitude a un inconvénient, elle n’offre plus guère que des places de sous-fifre, et un avantage, on y accède tout de suite. Wauquiez, lui, vise plus loin.
Pour cela, il lui faut chasser sur les terres du Front national. La période y est propice, alors que les électeurs du FN ont le sentiment d’avoir raté le coche en 2017. De plus le FN, du moins son appareil politique, étale son ambition d’être admis à la gamelle politicienne en se mettant à dire la même chose que tous les autres sur l’Union européenne. Nombreux sont donc les marchands de promesses qui tentent de profiter d’une éventuelle déception de l’électorat d’extrême droite.
Wauquiez fait donc le sacrifice du centre et tente d’occuper la droite, toute la droite, jusqu’au FN compris si possible. Et pour cela il est prêt à étaler tous les mensonges et se livrer à toutes les outrances, au point que même des politiciens de son parti lui demandent de modérer ses propos lorsqu’il décrit l’apocalypse à Saint-Étienne ou Firminy.
Cette guerre entre ennemis acharnés des travailleurs est, en même temps, une guerre contre les travailleurs. Car c’est eux que visent en définitive les ordures répétées comme des évidences, le mépris des humbles propagé comme une vérité, la litanie des préjugés antiouvriers ânonnée en boucle.