Michelin - Pays de la Loire : un exploiteur qui soigne son look01/11/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/11/2570.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin - Pays de la Loire : un exploiteur qui soigne son look

Fin octobre, Michelin a installé une tente place Napoléon à la Roche-sur-Yon, puis place Travot à Cholet, villes où l’entreprise emploie respectivement 650 et 1 300 salariés. Le prétexte à cette occupation de l’espace public était une campagne de recrutement.

Michelin se plaint régulièrement dans la presse de ne pas avoir assez de candidats à l’embauche, et se montre ainsi sous le jour flatteur d’une entreprise qui ne demande qu’à faire une place aux demandeurs d’emploi courageux. Cela apporte de l’eau au moulin de la campagne patronale permanente selon laquelle le chômage est imputable aux chômeurs, pas aux patrons licencieurs.

La campagne a de quoi faire sourire, avec ces bonimenteurs en blousons maison et sa caravane en aluminium comme symbole de convivialité. Tout est fait pour que celui qui vient se renseigner se sente traité comme un roi, et Michelin explique à ceux qui envisagent une embauche comme opérateur de production ou de maintenance que, bien sûr, l’entreprise prendra en charge leurs frais de déménagement si besoin.

Derrière ce show, il y a une réalité : même en ces temps de chômage de masse, Michelin a du mal à disposer de la main-d’œuvre stable, taillable et corvéable à merci dont le groupe a besoin. Au lieu de proposer des CDD aux intérimaires, ou des CDI aux travailleurs en CDD, il se débarrasse d’eux au moindre prétexte, absence injustifiée, arrêt maladie, erreur dans le travail, afin de maintenir la pression sur tous, embauchés comme précaires.

Et même ceux qui ont passé toutes les épreuves imposées par Michelin, une fois embauchés, ne restent pas forcément. Car les conditions de travail se sont durcies à la Roche-sur-Yon, où un plan de réactivité a été adopté. Avec son rythme 4x8, il a fait sauter les week-ends de repos et cela entraîne des semaines infernales. À Cholet, cela fait des années que la direction alterne 4x8 et 3x8. Elle planifie un retour aux 4x8 en 2018, dans le but de faire tourner des usines 24 heures sur 24, sept jours sur sept, pour que la famille Michelin continue d’empocher ses milliards, quitte à ce que les ouvriers y laissent leur santé.

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