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- Lutte ouvrière n°2568
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Leur société
États généraux de l’alimentation : main basse sur les porte-monnaie
Réunis depuis le 20 juillet dernier à l’initiative du gouvernement, les États généraux de l’alimentation, qui réunissent les représentants des syndicats d’exploitants agricoles, de l’industrie agroalimentaire, de la grande distribution et des associations concernées par la consommation, a produit ses premiers résultats.
Ainsi, l’augmentation du prix d’un certain nombre de produits alimentaires a été acceptée par l’ensemble des participants, à l’exception de l’union de consommateurs UFC Que choisir qui dénonce un mauvais coup porté au pouvoir d’achat des consommateurs. À juste raison.
Dans cet objectif, deux mesures seraient appliquées : d’abord, le prix de produits de grandes marques (Nutella, Nescafé, Coca Cola…) serait augmenté. Ensuite, le seuil de revente à perte (SRP), c’est-à-dire le prix de vente minimum de produits vendus en lots ou du fait de leur date limite de vente proche, serait augmenté. On paiera donc plus cher les nombreuses promotions vers lesquelles les consommateurs se tournent d’autant plus que leur pouvoir d’achat est réduit.
Le gouvernement justifie ces mesures en prétextant qu’une partie de la marge bénéficiaire supplémentaire engrangée par les distributeurs serait répercutée sur le prix auquel des producteurs de lait et de viande vendent leurs produits. On soutiendrait donc les producteurs en payant plus cher chaque fois qu’on passerait en caisse. La ficelle est un peu grosse.
Car les premiers à en profiter seront les grands groupes capitalistes de la distribution et de l’agroindustrie, qui vont pouvoir ainsi préserver leurs marges et même les augmenter sur le dos des consommateurs. Ce seront aussi les gros propriétaires et exploitants agricoles qui, grâce à l’exploitation de surfaces étendues et à une productivité supérieure à la moyenne des producteurs, pourront s’assurer un meilleur profit.
Il n’en sera pas de même pour les petits producteurs. Totalement démunis face aux géants de l’industrie et de la distribution, rien ne pourra leur garantir que leurs acheteurs, après avoir augmenté leurs propres prix de vente, accepteront de leur payer plus cher le prix de leur lait ou de leurs animaux.
Les États généraux de l’alimentation réunis par Macron ont d’abord été la fête annoncée pour les profiteurs. Les travailleurs et les petits producteurs n’ont aucune raison de s’en réjouir.