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- Lutte ouvrière n°2568
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Editorial
Contre Macron et sa politique, continuer de se faire entendre !
Lors de sa première interview télévisée depuis son élection, Macron n’a fait que répéter les mêmes contrevérités mille fois entendues depuis cinq mois, en les accompagnant du mépris antiouvrier dont il est coutumier. Amené à s’expliquer sur sa dénonciation de ceux qui « foutent le bordel », il a reproché aux travailleurs de GM&S licenciés de réclamer une prime de licenciement supérieure aux ridicules indemnités légales auxquelles ils ont droit.
Si son gouvernement prend des ordonnances qui démolissent le Code du travail et permettent au patronat de licencier plus facilement et de réduire les salaires, ce serait pour favoriser le « dialogue social » !
S’il diminue les impôts des plus riches et leur fait près de cinq milliards d’euros de cadeaux, ce serait, dit-il, pour favoriser l’investissement et dynamiser l’économie.
Macron reprend à son compte tous les mensonges patronaux et, comme tous ses prédécesseurs, il est même allé jusqu’à prétendre que le taux de chômage est en train de baisser.
Macron n’avait rien à dire aux travailleurs, aux six millions de femmes et d’hommes privés d’emploi, condamnés à passer de CDD en mission d’intérim ou en stage sans débouché. Par toute sa politique et ses discours, il démontre jour après jour qu’il sert exclusivement les intérêts du patronat et des plus riches.
Les locataires dont les APL ont baissé de cinq euros depuis le 1er octobre ne peuvent ignorer que Macron est un adversaire. De même que les 150 000 salariés dont le contrat aidé a été supprimé et qui se retrouvent pour la plupart au chômage. Du fait de la disparition de ces emplois, bien des mairies ne peuvent plus assurer correctement le fonctionnement des cantines et d’autres services indispensables pour la population ; de nombreuses associations qui s’occupent d’alphabétisation ou d’aide à domicile sont menacées de disparaître.
Les travailleurs qui ont manifesté à plusieurs reprises par centaines de milliers ces dernières semaines ne se sont pas trompés sur le sens de la réforme du Code du travail de Macron.
Après s’être attaqué au Code du travail, Macron annonce qu’il va passer à de nouveaux « chantiers sociaux », concernant cette fois l’assurance chômage, la formation professionnelle et l’apprentissage.
Pour cela, il joue de nouveau la farce d’une prétendue concertation sociale : Macron a rencontré pendant une heure les représentants des confédérations syndicales et du patronat ; le Premier ministre doit faire de même cette semaine ; puis suivront des discussions avec la ministre du Travail. Et, en avril 2018, le gouvernement présentera son plan sous la forme d’un projet de loi.
Le gouvernement compte étendre les droits à une indemnisation chômage aux salariés démissionnaires et aux travailleurs indépendants. Pour financer ces mesures, le gouvernement va devoir trouver des milliards d’euros et, comme il n’a pas l’intention d’augmenter les cotisations patronales, il les trouvera en diminuant d’une façon ou d’une autre les indemnisations des chômeurs. Le gouvernement n’a pas encore fait connaître les détails de son projet, mais il n’y a pas de doute : ce sera un recul pour les travailleurs et les chômeurs.
Les dirigeants syndicaux qui se prêtent à la comédie du « dialogue social » se rendent complices des attaques gouvernementales. Ce n’est pas dans les salons des ministères qu’on pourra leur faire obstacle. C’est en manifestant dans la rue, en faisant grève, en cherchant à changer le rapport de force dans les entreprises et à l’échelle du pays. Face au patronat et au gouvernement, les travailleurs représentent une force immense, et c’est de cette force qu’ils doivent se servir.
Le gouvernement voudrait nous persuader que la page des ordonnances est tournée et qu’il faut passer à autre chose. Eh bien non, la lutte contre la destruction du Code du travail et contre toute la politique de Macron-Philippe n’est pas finie ! Les travailleurs du public et du privé qui ont fait grève et manifesté le 10 octobre l’ont montré.
La CGT appelle à une nouvelle journée d’action le 19 octobre. Il faut nous saisir de cette nouvelle occasion de montrer notre volonté de nous défendre et de mettre un coup d’arrêt aux attaques gouvernementales et patronales.
Non seulement la lutte n’est pas terminée, mais elle doit encore se développer. Il est indispensable que tous ceux qui en sont convaincus saisissent toutes les occasions de se faire entendre.
Éditorial des bulletins d’entreprise du 16 octobre 2017