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Niger : Areva, pollueur et licencieur
Le 9 octobre, Areva a annoncé que la Somaïr, une de ses filiales au Niger, va licencier 200 travailleurs sur plus de 900, en 2018. Cela entraînera aussi la suppression de 500 postes de sous-traitants. Il s’agit, prétend Areva, de traverser une période de prix très bas de l’uranium et d’éviter la faillite de la Somaïr.
D’autres mesures d’économies sont prévues comme l’obligation pour les agents logés dans des maisons appartenant à la société de payer leurs factures d’eau et d’électricité.
Cela fait cinquante ans qu’Areva exploite l’uranium du Niger : il a fait sa fortune au détriment du pays et de toute la population. Le Niger, bien que quatrième producteur d’uranium au monde, reste un des pays les plus pauvres. La société impose sa loi à l’État : son bilan, publié en 2016 et analysé par plusieurs ONG dont Oxfam, a révélé comment elle renforce sa pression sur le pays. En 2015, en renégociant à la baisse le prix de l’uranium produit par les mines, Areva a diminué sa redevance au Niger de 15 millions par rapport à 2014, pour une production équivalente. À travers des montages financiers entre la maison mère et les filiales, elle aurait réussi également à ne pas payer 30 millions d’euros d’impôts en 2015.
La population, elle, a connu l’absence de sécurité dans les mines et au dehors. La Criirad, une ONG d’information sur la radioactivité, a dénoncé les conditions d’exploitation de ces mines, dangereuses pour les salariés et pour la population en général avec même la présence de déchets radioactifs dans l’eau et dans les rues d’Arlit, une ville du Nord du pays.
Exploiteur, pollueur et licencieur, Areva, dont le Premier ministre Edouard Philippe fut un temps chargé de la communication, continue son œuvre destructrice.