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- Lutte ouvrière n°2566
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Dans les entreprises
Nokia – Villarceaux : les 600 licenciements n’intéressent pas le gouvernement
Mardi 3 octobre, sur le site Nokia de Villarceaux, à Nozay dans l’Essonne, les responsables syndicaux ont fait, en assemblée générale, le compte-rendu de la réunion tripartite de la veille entre syndicats, direction et gouvernement, représenté par le sous-ministre Benjamin Griveaux. La première réponse qu’ils ont reçue était que la discussion sur le plan de 600 suppressions de postes était « hors sujet ».
Visiblement, le seul souci du sous-ministre était de ne pas faire mentir le Macron de 2015, qui avait prétendu que le rachat d’Alcatel par Nokia permettrait de « créer un champion européen, et d’offrir des perspectives de développement d’emplois et des sites ». Des mots, rien que des mots.
Le communiqué de l’intersyndicale a constaté à juste titre que le gouvernement a refusé d’intervenir sur le plan social, ajoutant : « La direction peine à justifier ce plan constitué essentiellement de délocalisations alors même que le groupe a présenté en 2016 des résultats opérationnels et une trésorerie confortable, et distribué 4,4 milliards d’euros aux actionnaires. »
Ainsi, la réunion a porté exclusivement sur les engagements de Nokia sur les activités de recherche et développement, en particulier sur des embauches d’ingénieurs dans ce secteur. La direction s’est engouffrée dans le boulevard ouvert par Macron et dit : nous n’avons pas tenu notre parole mais maintenant on va le faire. Le gouvernement, « inflexible », selon le qualificatif utilisé par Griveaux, va demander à Nokia quatre feuilles de route pour suivre la mise en place des différentes activités promises. Quelques syndicats y ont vu une avancée et comptent « se battre pour faire le suivi des feuilles de route » !
En fait, le seul élément nouveau est que la direction va un peu décaler le calendrier de son plan social, sans changer ni le contenu, ni le nombre de suppressions de postes, ni même une virgule. Pour la plupart des salariés, cela ne changera même pas la date des licenciements, en particulier pour ceux qui étaient programmés pour la deuxième année du plan, c’est-à-dire 2019.
Un certain nombre de salariés révoltés comptent bien se servir de ce délai en entraînant un plus grand nombre dans une réaction collective, sans écouter les fables gouvernementales. Car dans la guerre entre actionnaires et salariés, le gouvernement est à 200 % du côté des patrons.