Les conducteurs de bus de l’agglomération de Moulins, dans l’Allier, ont fait 21 jours de grève. La direction locale de RATP Dev, la direction régionale et les élus de la communauté d’agglomération ont tout fait pour pourrir le mouvement, avec refus de négocier, calomnies dans la presse, portes closes de la communauté d’agglomération et refus de recevoir les grévistes. Les élus sont même allés jusqu’à modifier les horaires des employés de l’agglomération pour qu’ils ne rencontrent pas les grévistes.

Mais les conducteurs ont tenu le coup. Tous les midis, ils mangeaient ensemble et environ 30 grévistes se retrouvaient autour d’un repas préparé par une cuisinière ou un cuisinier gréviste. Pendant les trois semaines, les achats ont été faits en utilisant ce qu’a rapporté le soutien financier des usagers, des militants CGT ou des salariés passant devant le dépôt et s’arrêtant pour donner un billet de 10 ou 20 euros.

Il y a eu aussi la solidarité organisée par les syndicats CGT de l’agglomération et d’autres dépôts RATP Dev ou par l’intermédiaire de la fédération CGT des Transports. Les chèques comptabilisés pour l’instant vont permettre à chaque gréviste de recevoir une somme non négligeable et d’autres chèques sont annoncés.

Mardi 26 septembre, voyant que la grève ne s’essoufflait pas, la direction régionale a accepté de commencer les négociations. Au bout de deux jours, les grévistes obtenaient quelques améliorations sur un certain nombre de primes.

Même si cela ne correspondait pas à ce qui était espéré, les grévistes, tous ensemble ont décidé de l’accepter et de reprendre le travail jeudi 28 septembre estimant qu’ils ne pourraient obtenir plus.

Cette grève n’a pas permis d’obtenir tout ce qui était envisagé mais elle a montré que la solidarité ouvrière n’est pas un vain mot.