- Accueil
- Lutte ouvrière n°2564
- RATP : l’air n’est pas meilleur dessous
Dans les entreprises
RATP : l’air n’est pas meilleur dessous
Pour les salariés de la RATP qui travaillent à l’entretien des voies, des tunnels ou les conducteurs de métro et de RER, la dangerosité de l’air qu’ils respirent n’est pas une révélation. En particulier, ceux qui travaillent à l’entretien des voies sont soumis à des nuages de poussière noire dès qu’ils s’occupent du ballast, le lit de pierre sur lequel repose les rails.
Les salariés respirent des polluants venus aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur, produits entre autres par les systèmes de freinage. Aux heures de pointe ou la nuit lors des travaux d’entretien, la concentration de particules est le plus souvent quatre fois plus élevée que les recommandations de l’OMS, voire dix fois plus sur les quais des RER. La législation n’étant pas la même dans les lieux confinés, la direction de la RATP peut affirmer respecter la loi.
Elle a commencé à se préoccuper de ce problème dans les années 2000 du fait de l’évolution prévisible de la législation et des réactions d’associations d’usagers. Ainsi ce n’est qu’en 2002 qu’elle a lancé une étude sur les conséquences de la respiration de taux de particules fines mille fois supérieurs. Cette étude a conclu que la mortalité des salariés qui sont dans les souterrains est la même que ceux qui travaillent à l’extérieur. Une autre étude, portant sur les causes de mortalité des salariés entre 1980 et 1999, a été rassurante. Sur son site, le groupe RATP affirme, malgré le résultat des mesures, que la qualité de l’air dans les espaces souterrains est globalement bonne. Quant à la pollution particulaire, il note que ce phénomène est le même dans le monde entier. Quel argument !
À défaut de pouvoir améliorer réellement la qualité de l’air, la RATP a déjà réduit la périodicité des visites médicales des agents. Les réformes engagées sur les conditions de départ en retraite rallongent de plusieurs années la période d’exposition des salariés. De plus, les agents sont parfois exposés à l’amiante présent dans les bâtiments et différentes pièces des trains. Cette régression des droits des travailleurs renforcera encore les conséquences des pollutions auxquelles sont exposés les salariés du métro et du RER.