États-Unis : un policier meurtrier acquitté20/09/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/09/2564.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : un policier meurtrier acquitté

L’acquittement, vendredi 16 septembre, du policier blanc Stockley qui en 2011 avait tué Anthony Lamar Smith, un Noir de 24 ans que la police a accusé d’être armé – comme si cela justifiait sa mise mort –, a provoqué des manifestations d’indignation le week-end suivant à Saint Louis, dans le Missouri, au centre des États-Unis.

L’agglomération de Saint Louis, qui compte un million d’habitants, comporte la ville de Ferguson, épicentre de nombreuses manifestations contre les meurtres racistes de Noirs par des policiers. En 2015, Michael Brown y avait été tué par un policier, et celui-ci n’est jamais passé en jugement.

Coïncidence, il y a quelques jours, le ministère de la Justice a décidé que les six policiers impliqués dans la mort de Freddie Gray, également en 2015, à Baltimore sur la côte est du pays, ne seraient pas non plus jugés.

Cette fois, à Saint Louis, il y a eu un procès. Mais, bien que le policier ait dit à son équipier, une minute avant de tirer cinq fois, qu’il « allait tuer ce fils de p... », bien que ce policier ait été armé illégalement d’une mitraillette AK 47, comme un gangster, bien que l’arme « retrouvée » près du corps de Smith n’ait porté que l’ADN du policier tueur, qui a très bien pu la placer là après son crime comme le suggère une vidéo, bien que la justice ait déjà accordé 900 000 dollars de dommages et intérêts à la famille de la victime, le meurtrier blanc a été acquitté !

Les autorités savaient très bien qu’un acquittement provoquerait la colère : des moyens antiémeute avaient été mis en place à l’avance et le gouverneur républicain avait mis la Garde nationale en alerte. Dès la nouvelle connue, un millier de personnes se sont dirigées vers la résidence de la maire démocrate de Saint Louis – aux États-Unis les maires des villes nomment les chefs de la police locale – et y ont cassé une vitre. Il n’en a pas fallu plus que pour le gouverneur prenne une posture martiale en déclarant : «Quand on casse une vitre, on va en prison », et pour que la police arrête pendant le week-end jusqu’à 120 manifestants. Lundi 18 septembre encore, un millier de manifestants se dirigeaient vers la prison pour réclamer la libération de leurs camarades.

Aux États-Unis, tuer un Noir ne mène pas les policiers racistes en prison, et à peine en jugement. C’est ce système pourri jusqu’à la moelle, de la police à la justice en passant par les autorités, qui indigne à juste raison les manifestants.

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